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Terrorisme

Prise d'otage à Dammartin-en-Goële: une intervention délicate pour les forces de l'ordre

Des forces de l'ordre entourent l'entreprise de Dammartin-en-Goële, où les suspects de l'attentat de Charlie Hebdo sont retranchés.

Des forces de l'ordre entourent l'entreprise de Dammartin-en-Goële, où les suspects de l'attentat de Charlie Hebdo sont retranchés. - Joël Saget - AFP

Les suspects de l'attentat contre Charlie Hebdo, Chérif et Saïd Kouachi, sont retranchés dans une entreprise de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Toutes les forces d'intervention sont sur place et encerclent les lieux. Que peut-il se passer maintenant? BFMTV.com fait le point.

Les forces de l'ordre ont échangé des coups de feu ce vendredi matin avec les deux suspects recherchés dans le cadre de l'attentat contre Charlie Hebdo. Les tirs se sont produits à hauteur de la commune de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, où une prise d'otage est en cours dans une entreprise, dans laquelle les suspects sont retranchés. Le GIGN et le RAID sont sur place et des hélicoptères survolent les lieux. Que peut-il se passer maintenant? Que peuvent faire les forces de l'ordre?

> Ceinturer les lieux et "prendre possession"

L'énorme avantage pour les forces de l'ordre réside dans le fait que les suspects ont été fixés géographiquement, ce qui les empêche de fuir. Mais pour Roger Marion, ancien chef de l'anti-terrorisme, même si l'épilogue semble se rapprocher, le dénouement n'est "pas immédiat". De longues minutes, voire de longues heures, peuvent se passer. "Il va falloir prendre possession des lieux", explique ainsi Roger Marion, sur BFMTV.

"On va mettre en place un périmètre de sécurité très large, car on ne connait pas encore l'armement des suspects (on sait qu'ils possèdent au moins deux kalachnikovs, dont ils se sont servis pendant la fusillade chez Charlie Hebdo, NDLR) on ne sait pas ce qu'ils ont dans leur sac à dos", explique pour sa part Daniel Cerdan, ancien membre du GIGN. "Ensuite, on va cibler exactement l'endroit où ils sont, et on va mettre en position les unités d'intervention, qui vont être chargées de se rapprocher. On disposait déjà, sur place, des unités de marche, mais elles ne sont pas opérationnelles pour cela". 

> Envoyer des négociateurs et ne pas se précipiter

"Il va aussi falloir faire appel à des négociateurs pour savoir s'il y a encore quelque chose à négocier", rappelle Roger Marion, dans le but de parvenir à capturer les suspects vivants, afin de pouvoir les déférer à la justice. 

"Ce qui est certain, c'est que l'on va prendre le temps", ajoute Daniel Cerdan. "Les unités d'intervention attendent le feu vert de toutes les personnes responsables: procureur, préfet. Une fois qu'elles auront ce feu vert, ce sont elles qui vont décider de la façon d'arrêter les terroristes. Mais l'essentiel, c'est de prendre le temps, de négocier. A partir de là, tout peut très bien se terminer dans une heure, ou durer 24 heures, 48 heures. " .

Et Daniel Cerdan de détailler la procédure avant l'intervention: "Il faut que l'on ait des données précises. Il faut installer la reconnaissance, mettre des observateurs-tireurs, prendre toutes les précautions, connaître les lieux par coeur". "Les suspects sont déjà assez énervés. Il vient d'y avoir des coups de feu, il ne faut pas les exciter mais les calmer", insiste l'ancien membre du GIGN.

> Des forces très préparées à ce genre de situation

Les prises d'otages sont la spécialité des unités d'élite déployées sur place. "L'essentiel est que l'on ait le moins de dégâts possibles", souligne Roger Marion. "Etant donné la coalition formée par le RAID et le GIGN, ils sont suffisamment en nombre pour ceinturer les lieux, tout en sachant qu'il faut également évacuer toutes les personnes susceptibles de subir des tirs de la part des retranchés. Mais on ne peut pas avoir de meilleur dispositif que celui qui est déployé aujourd'hui", estime le spécialiste.

"Sur place, on a pour la première fois regroupé le FIPN, la force d'intervention regroupant le GIPN, le RAID et la BRI. Et il y a aussi le GIGN qui est une unité à part entière, 400 hommes. Il y a donc tous ces hommes sur le terrain", détaille Daniel Cerdan.

> Les secours sur le qui-vive

De leur côté, les secours sont également mobilisés en nombre. Selon nos informations, entre 25 et 30 véhicules de pompiers se trouvent sur place, à Dammartin-en-Goële. Par ailleurs, le ministère de la Santé a demandé aux hôpitaux d'Ile-de-France et de Picardie de se tenir prêts à déclencher le "plan blanc", pour faire face à l'arriver éventuelle de blessés.

Le "plan blanc" définit les dispositifs de crise dont disposent les établissements de santé publics et privés et leur permet de mobiliser et d'organiser immédiatement les moyens humains et matériels pour faire face à l'afflux de patients ou de victimes.