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Terrorisme

Premier procès pour Salah Abdeslam, le détenu le plus surveillé de France

Dernier survivant du commando du 13-Novembre, Salah Abdeslam est jugé à Bruxelles à partir de lundi. Depuis son arrestation, il fait l’objet de conditions de détention drastiques.

Depuis le 17 avril 2016, Salah Abdeslam est incarcéré à la prison de Fleury-Merogis. Le dernier survivant du commando du 13-Novembre est jugé à partir de ce lundi à Bruxelles pour une fusillade lors de sa cavale. Mais pas question d’assouplir un dispositif qui fait de lui le détenu le plus surveillé de France.

Depuis son arrivée dans la plus grande prison d’Europe, Salah Abdeslam vit dans une cellule de 9m2, à l’isolement: les cellules voisines sont vides, pour éviter tout contact avec des codétenus. La sienne comprend un coin cuisine, une douche, un lit et une table scellés au sol. Il a droit à une télévision protégée par une plaque de plexiglas. Une cellule double à proximité a été aménagée pour qu’il fasse du sport, et il a le droit à deux promenades par jour dans une cour privatisée de 20m2.

"Empêcher tout passage à l’acte suicidaire dans la perspective de l’amener vivant au procès"

Salah Abdselam est aussi observé 24h/24 par six caméras. Un panneau devant les toilettes ne leur permet que de filmer le haut de son corps quand il doit faire ses besoins naturels ou qu’il se lave.

"La vidéosurveillance n’est pas là pour des questions de peur d’évasion. Il est dans un établissement qui est déjà très sécurisé. La seule logique c’est de le maintenir en vie, d’empêcher tout passage à l’acte suicidaire dans la perspective de l’amener vivant au procès", explique Marie Crétenot, de l’Observatoire internationale des prisons.

Face à ces conditions de détention, l’état psychologique de Salah Abdeslam se serait dégradé au fil des mois. Au point de rester prostré de longues heures dans sa cellule, à laquelle il apporterait un soin quasi-maniaque. Sans parler de son silence face aux juges, avec qui il refuse de parler. Un très léger assouplissement des conditions de sa détention a donc été décidé en septembre 2017. La plaque de plexiglas à sa fenêtre a été enlevée. Et il peut désormais toucher son frère et sa mère, qui viennent le visiter quatre fois par mois lors des parloirs.

A.M.