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Terrorisme

Pluie d'hommages aux victimes et le nouveau Charlie Hebdo en kiosque

François Hollande devant les cercueils des trois policiers tués la semaine dernière à Paris et Montrouge

François Hollande devant les cercueils des trois policiers tués la semaine dernière à Paris et Montrouge - FRANCOIS MORI - AFP

Hommage aux policiers à la préfecture de police par François Hollande, obsèques des quatre Français de confession juive à Jérusalem avant un discours de Manuel Valls devant des députés qui ont chanté la Marseillaise, la journée de mardi a été marquée par une série d'hommages. En attendant la sortie de Charlie Hebdo mercredi.

Journée d'hommage ce mardi en France, quelques jours seulement après les attaques terroristes qui ont coûté la vie à dix-sept personnes. François Hollande a honoré la mémoire des trois policiers abattus dans la cour de la préfecture de police ce matin quand Manuel Valls a prononcé un discours unanimement salué devant une Assemblée nationale conquise. Un hommage national aux victimes des attentats sera également rendu mardi prochain dans la cour d'honneur des Invalides.

Enfin, le caricaturiste Luz a expliqué devant les médias le cheminement qui a conduit au choix de la une du Charlie Hebdo en kiosque mercredi matin, et tiré à trois millions d'exemplaires.

> François Hollande honore les trois policiers

Dans la cour de la préfecture de police de Paris, François Hollande a rendu hommage aux trois policiers tués la semaine passée. Dans un discours, qu'il a écrit en personne, le président de la République a salué Clarissa Jean-Philippe (abattue à Montrouge par Amedy Coulibaly), Franck Brinsolaro (chargé de la sécurité de Charb) et Ahmed Merabet (venu en renfort après l'attaque et exécuté), "morts pour que nous puissions vivre libres".

François Hollande a détaillé le parcours des trois policiers avant de les faire à titre posthume chevaliers de la Légion d'honneur. Avant son discours, le président, le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, visiblement émus, avaient échangé quelques mots avec les familles des victimes.

Dans le même temps à Jérusalem, ont eu lieu les funérailles des quatre citoyens français et juifs tués dans la prise d'otage de l'Hyper Cacher, porte de Vincennes, à Paris. La France y était représentée par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Leurs proches ont mis en terre les dépouilles de Yohav Hattab, Yohan Cohen, Philippe Braham et Francois-Michel Saada, enveloppés dans des châles de prière, dans l'immense cimetière du Har Hamenouhot (mont du Repos) et sous le regard de centaines de personnes éplorées, juchées à distance sur les hauteurs.

> Minute de silence et "Marseillaise" à l'Assemblée

A circonstances exceptionnelles, séance parlementaire exceptionnelle. Après un discours introductif de Claude Bartolone, les députés ont respecté une minute de silence avant d'avant d'entonner la Marseille dans l'hémicycle, une première depuis le 11 novembre 1918 et l'armistice qui avait mis fin à la Première guerre mondiale. 

> Ovation pour les forces de l'ordre et... pour Valls

Le consensus s'est aussi exprimé lorsque Manuel Valls a été ovationné par l'ensemble des députés, à l'issue de son discours. Même "à froid", la classe politique a salué les propos du Premier ministre.

Des applaudissements unanimes avaient notamment ponctué des pans du discours, en particulier quand il a souligné le courage et le comportement exemplaires des forces de l'ordre.

"Je ne veux pas qu'il y ait des juifs qui puissent avoir peur ou des musulmans qui puissent avoir honte", a aussi martelé le Premier ministre, taclant au passage le polémiste Dieudonné.

Manuel Valls a annoncé durant son discours aux députés que, face au terrorisme, qu'il fallait prendre "des mesures exceptionnelles", mais "jamais des mesures d'exception" mettant en danger l'Etat de droit en France. Parmi ces mesures figurent, un meilleur contrôle d'Internet, des "quartiers spécifiques" pour les jihadistes en prison ou encore un renforcement des services de renseignement. 

> "Charlie" dans les kiosques et l'histoire de sa une

Troid millions d'exemplaires de Charlie Hebdo vont s'arracher mercredi dans les kiosques de France et d'ailleurs. Traduit en de multiples langues, repris par des médias étrangers, le numéro d'après a livré dès lundi soir sa une, avec Mahomet la larme à l'oeil.

"Mahomet c'est mon personnage. Cette une, c'est avant tout un bonhomme qui pleure. Je l'ai regardé, il était en train de pleurer. Au-dessus j'ai écrit 'tout est pardonné'... j'ai pleuré", a raconté Luz."Ce n'est pas une une que le monde voulait, que les terroristes voulaient".

"Je suis Charlie, je suis flic, juif et musulman mais je suis aussi athée", a expliqué Luz, à côté du rédacteur en chef Gérard Biard et de Patrick Pelloux. "On va faire Charlie encore", promet-il, se félicitant que le problème des moyens soit résolu a priori. En effet, plus d'un million d'euros de dons a été recensé. 

"Les terroristes ils ont été gamins, ils ont dessiné comme nous", a conclu Luz. "Puis ils ont perdu leur humour".

Samuel Auffray avec AFP