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Terrorisme

Plan Vigipirate: à Toulouse, des dizaines de CRS en arrêt maladie

Les CRS, fatigués par les cadences "infernales" des déplacements, réclament une revalorisation de leur indemnisation, fixée depuis treize ans à 30 euros par jour.

Ils auraient dû être quelque 78 CRS à quitter Toulouse pour une nouvelle mission Vigipirate à Paris jeudi dernier. Mais ce jour-là, 49 étaient absents, soit les deux tiers de l’effectif en arrêt maladie, a révélé La Dépêche. Car les hommes de la caserne 27 sont épuisés physiquement et moralement.

Comme le confirme ce CRS, qui s’est confié à BFMTV de façon anonyme. "Je ne me sentais pas de partir trois semaines en déplacement, au vu de mon état physique. Je suis allé voir mon médecin, je lui ai expliqué qu'au vu des conditions de travail et d'hébergement, ça allait être difficile pour moi."

Hébergement et indemnisation "pas à la hauteur"

Selon lui, les cadences "infernales" des déplacements, plus de 200 jours par an, sont venues s’ajouter aux mauvaises conditions de travail des policiers, comme l’hébergement. Et le CRS de montrer à BFMTV un cliché d'une chambre aux murs moisis, qu’il a occupé durant trois semaines avec un collègue. Une autre vidéo montre une chambre de 12 mètres carrés...qui a dû être partagée par deux policiers en mission. 

Chaque déplacement est indemnisé 30 euros par jour, une somme qui n'a jamais été réévaluée depuis treize ans. Le ministère de l’Intérieur leur a promis une augmentation progressive d’un peu de moins de 7 euros.

"Insuffisant", répondent-ils. "Aujourd'hui, nous demandons une revalorisation de 17 euros, qui correspondrait plus à l'implication des collègues sur le terrain", explique Olivier Candille, délégué régional Midi-Pyrénées pour le syndicat policier Alliance. Le bras de fer n’est pas terminé. Et les CRS l'assurent: aucune concertation n’a eu lieu quant à leurs arrêts de travail.

A. G. avec Elisa Trannin, Gabriel Haurillon