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Terrorisme

Pelloux: "Cabu disait 'un jour ils vont nous tirer dessus'"

"Ça va au-delà de Charlie Hebdo. Il y a une volonté de nuire à la démocratie", a dit Patrick Pelloux.

"Ça va au-delà de Charlie Hebdo. Il y a une volonté de nuire à la démocratie", a dit Patrick Pelloux. - BFMTV

Le chroniqueur de Charlie Hebdo, Patrick Pelloux, a martelé jeudi sur le plateau de BFMTV que le journal sortirait mercredi prochain. "Ça va au-delà de Charlie Hebdo. Il y a une volonté de nuire à la démocratie", a-t-il proclamé des sanglots dans la voix. Le médecin urgentiste trouve "formidable" les rassemblements qui ont lieu dans toute la France.

"Il faut qu'on fasse Charlie la semaine prochaine." "On doit continuer c'est hyper important, hyper stratégique." "C'est indispensable, ils peuvent pas avoir gagné". Patrick Pelloux a martelé jeudi sur le plateau de BFMTV sa détermination à sortir le journal Charlie Hebdo mercredi prochain.

"Ça va au-delà de Charlie Hebdo. Il y a une volonté de nuire à la démocratie", a proclamé - des sanglots dans la voix - le médecin urgentiste, qui trouve "formidables" les rassemblements qui ont lieu dans toute la France; même s'il sait que "Charb, Cabu et les autres détestaient les hommages".

"Il y a de moments où je me dis qu'il ne s'est rien passé"

Également président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), le médecin ne participait pas à la conférence de rédaction de rentrée de "Charlie". Il assistait à la même heure, non loin des locaux du journal, à une réunion pour améliorer les liens entre services d'urgence, Samu et pompiers.

Arrivé dans les locaux de Charlie Hebdo quelques minutes seulement après l'attaque qui a décimé la rédaction, Patrick Pelloux reste déchiré par le drame: "Il y a de moments où je me dis qu'il ne s'est rien passé, que je vais me réveiller". Médecin urgentiste confronté à la mort au quotidien, il affirme simplement : "On ne s'habitue à rien".

Le journal était menacé depuis l'affaire des caricatures en 2005, "Cabu disait souvent: 'un jour vous allez voir ils vont nous tirer dessus'", a rapporté le chroniqueur du journal.

"Un dessin les met dans un état incroyable"

Faisant référence à l'unité nationale qui traverse la classe politique, Patrick Pelloux juge que ce sont des "choses qui sont précieuses. Il se rendra "bien-sûr" à la marche de dimanche poursuivant la démarche qu'il a entamé depuis mercredi de témoigner dans les médias parce-que "je sais qu'ils auraient aimé que j'y aille", explique-t-il en pensant à ses collègues disparus dans l'attentat rue Nicolas Appert.

Patrick Pelloux est déterminé à continuer de défendre les valeurs que portaient depuis des années Charb, Cabus, Wolinski, Tignous, oncle Bernard… "Il faut continuer, il ne faut pas alléger le trait", martèle-t-il.

"Un dessin les met dans un état incroyable. Il y a quelque chose d'anachronique. Eux peuvent montrer des vidéos effroyables quand ils décident de décapiter des gens", s'insurge le chroniqueur.

"La police était là, la police a très bien fait son travail", a également tenu à souligner Patrick Pelloux, lui-même sous protection policière. Douze personnes, donc cinq dessinateurs de Charlie Hebdo (Charb, Wolinski, Cabu, Tignous, Honoré) et l'économiste Bernard Maris, ont été tuées mercredi dans l'attaque au siège du journal.

L'équipe restante devrait intégrer les locaux d'un autre journal vendredi pour préparer la prochaine édition.

Karine Lambin