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Terrorisme

Otages tués au Niger: Vincent a été "sacrifié", estime sa soeur

Annabelle Delory.

Annabelle Delory. - Capture BFMTV.

Le 8 janvier 2011, Vincent Delory et son ami Antoine de Léocour trouvait la mort au Niger après avoir été enlevé par des terroristes d'Aqmi. Aujourd'hui, les familles des Français se sentent oubliées.

Elles se sentent oubliées par l'Etat français. Le 8 janvier 2011, Vincent Delory et Antoine de Léocour, tous deux âgés de 25 ans, trouvaient la mort au Niger. La veille, les deux Français avaient été enlevés par les terroristes d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). La France avait alors décidé d'intervenir immédiatement. Antoine était abattu par ses ravisseurs, Vincent dans le raid de l'armée française contre les jihadistes.

Cinq ans après, leur famille réclame plus de "reconnaissance" de la nation, comme l'explique la soeur de Vincent Delory, Annabelle. "On reproche surtout l’oubli, le fait que plus personne ne veuille en parler et une différence de traitement avec les autres victimes", explique-t-elle sur BFMTV.

"Pour Vincent, il n’y a pas de reconnaissance, pas de Légion d’honneur, pas de mention 'mort pour la France', on ne reconnait pas ce qu’il s’est passé il y a cinq ans, on ne l’assume pas et on ne l’honore pas", poursuit-elle.

Sacrifice

En cause selon elle, un manque de prise de responsabilité par le pouvoir français. "Nous sommes un vieux dossier, un dossier qui dérange car il y a eu les faits de terrorisme et il y a eu une intervention décidée par l’Etat qui visait à marquer la fermeté de la France vis-à-vis du terrorisme", analyse Annabelle Delory.

"Une intervention qui valait à sacrifier Vincent", tranche-t-elle.

Aujourd'hui, une enquête est en cours d'instruction pour les faits de terrorisme qui se sont déroulés en janvier 2011 en plein Niamey au Niger, mais aucune enquête ne porte sur les circonstances réelles de la mort de Vincent, indique sa soeur. "Vincent a été enlevé. Moins de 24 heures après, on a envoyé l’armée pour intercepter le convoi de terroristes et pas pour ramener les otages vivants, martèle-t-elle. Ce n’était pas l’ordre de mission."

Honorer sa mémoire

Cinq ans après, et alors que la France a rendu hommage cette semaine, et le fera encore ce week-end, aux victimes des attentats de janvier, Annabelle Delory réclame plus d'attention pour son frère et son ami Antoine de Leocour.

"On nous a dit que l’Etat assumait la décision qui a été prise, or aujourd’hui il n’assume plus rien du tout car nous n’avons plus aucune réponse", estime-t-elle.

Parlant de sacrifice dans le combat de la France contre le jihadisme, Annabelle Delory "à ce titre", souhaiterais pouvoir "se souvenir, honorer la mémoire de Vincent par rapport au prix qu’il a payé pour la lutte contre le terrorisme."

J.C.