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Terrorisme

Opération antiterroriste : "des Français qui s'attaquent à la France"

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La plupart des membres de la cellule islamiste démantelée ce samedi sont connus pour des faits de délinquance. BFMTV retrace leur parcours.

Onze personnes, toutes de nationalité française, ont été placées en garde à vue ce samedi. Elles ont été interpellées à Paris, Strasbourg, en Seine-et-Marne et dans les Alpes-Maritimes et sont soupçonnées d'avoir préparé des actes terroristes. Le berceau de ce "réseau" pourrait être Cannes, où vivaient cinq des membres présumés. Qui sont ces jeunes ? BFMTV retrace leur parcours.

Un passé délinquant

La plupart des membres de la cellule islamiste démantelée ce samedi sont connus pour des faits de délinquance.

Jérémie Louis Sydney, par exemple, présenté comme le "chef" de la cellule, était connu pour trafic de stupéfiants. Père de cinq enfants avec trois femmes différentes, il s’était converti à l’islam radical. Il était identifié par les renseignements depuis le printemps dernier, comme étant membre d’un groupe soupçonné de vouloir rejoindre les terres du jihad. Trois des autres suspects ont un casier judiciaire pour vol, violence ou trafic de drogue. Cette double casquette de voyou et de terroriste est de plus en plus repandue.

>> Lire aussi : La femme de Jérémie Louis Sidney témoigne

Des Français convertis

Sur les 200 partisans supposés du jihad radical armé fichés en France, la moitié seraient en effet des délinquants déjà connus des services de police. Ce sont de jeunes Français, nés dans les années 80 ou 90, issus de milieu modeste, tout comme Mohamed Merah. Pour Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements islamistes radicaux, "le cas Merah a fait sauter un verrou psychologique très important, c'est celui des Français, natifs de France, qui s'attaquent à la France".

Plusieurs suspects se sont convertis à l’islam avant de basculer dans le radicalisme . Ces apprentis jihadistes sont déterminés, prêts à mourir en martyr. Cette radicalisation serait accélérée par Internet et les réseaux sociaux.

Pour Louis Caprioli, ancien responsable de la DST, Internet est devenu le nouveau lieu de recrutement. Des tas de gens y vont pour s’informer et peuvent ensuite s’auto-radicaliser."

Les nouveaux islamistes ne se forment plus systématiquement à l’étranger. Même si certains suspects espéraient gagner des zones de combats, comme la Syrie ou encore la frontière pakistano afghane.

Mélanie Vecchio et Francis Simoes