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Terrorisme

Les héros du Thalys racontent: le tireur "semblait sortir des armes de partout"

Les trois Américains intervenus pour maîtriser l'homme armé à bord du Thalys Amsterdam-Paris ont raconté dimanche les événements et leur intervention qui a permis d'éviter un drame.

"C'était vraiment de l'instinct de survie", raconte Alek Skarlatos, l'un des trois Américains intervenus à bord du Thalys vendredi. Quarante-huit heures après l'attaque, les trois amis semblent ne pas se rendre compte de leur intervention héroïque. "Ca a l'air complètement irréel", explique Spencer Stone blessé par l'assaillant. "On n'a pas pensé, on a juste agi", expliquent très simplement les trois jeunes hommes. C'est Spencer qui s'est levé le premier vers l'homme. "Je me suis retourné et j'ai vu cet individu avec une kalachnikov (...) il semblait sortir des armes de partout", explique-t-il.

Une confiance mutuelle entre les jeunes hommes

S'ils ont réussi à maîtriser l'homme sans trop d'encombres, c'est sans doute grâce à leur réactivité mais aussi à leur amitié. "J'ai confiance en mes amis, on avait tous un rôle important a jouer", reconnaît Spencer. "Je n'ai aucune idée de ce que j'aurais fait si j'avais été tout seul, admet Anthony Sadler. J'ai vu Spencer se lever, j'ai vu Alek se lever, ce sont des amis intimes et je me suis dit que je ne pouvais pas les laisser partir seuls". 

Humblement, ils n'oublient pas de remercier l'autre passager intervenu, Chris Norman. Le Britannique a "vraiment été très utile parce qu'il parlait français", se souvient Alek.

"Pendant un attentat, il faut faire quelque chose"

De cette expérience, Anthony retire une leçon "dans un moment de crise comme ça, j'aimerais que les gens comprennent qu'il faut faire quelque chose". Le jeune homme reste persuadé que le tireur serait parvenu à ses fins "si Spencer ne s'était pas levé". "Pendant un attentat terroriste, il faut faire quelque chose, plaide-t-il, ne restez pas là de manière passive." Après être intervenus, les jeunes hommes n'en sont pas restés là. Spencer, pourtant blessé, garde son sang froid et vient en aide au passager blessé par le tireur. "Il y avait du sang qui jaillissait, se souvient-il. J'ai mis mes deux doigts sur ce que je pensais être l'artère". 

Le tireur était inexpérimenté

Aux côtés des trois Américains dimanche, l'ambassadrice américaine Jane Hartley admire leur "bravoure remarquable". Mais si leur intervention s'est bien déroulée, les jeunes hommes reconnaissent avoir eu de la chance. Pour eux, le tireur ne semblait pas expérimenté. "Il n'avait clairement aucune formation en matière d'armes à feu, estime Alek Skarlatos, s'il avait su ce qu'il faisait, il aurait pu vider les 8 chargeurs, nous ne serions probablement pas là". 

Carole Blanchard