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Terrorisme

La DGSE dément avoir été avertie de l'imminence d'un attentat

Entrée des locaux de la DGSE, le 4 juin 2015.

Entrée des locaux de la DGSE, le 4 juin 2015. - Martin Bureau - AFP

Le Petit Journal a affirmé jeudi que les services français de renseignements extérieurs avaient intercepté le 12 novembre un appel d'Hasna Aitboulahcen dans lequel elle confiait son intention de commettre un attentat en France. Une information démentie par la DGSE et le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Les services français de renseignements étaient-ils au courant de l'imminence d'un attentat sur le sol français? La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a démenti vendredi avoir reçu une telle information avant les attaques du 13 novembre à Paris qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.

Dans un communiqué, la DSGE a "formellement démenti l'information selon laquelle elle aurait intercepté le jeudi 12 novembre, la veille des attentats, une communication entre Hasna Aitboulahcen -la cousine d'Abdelhamid Abaaoud morte dans l'assaut de Saint-Denis- et un correspondant en Syrie indiquant l'imminence des attentats de Paris". 

Le Petit Journal, assurait jeudi soir que la DGSE avait intercepté le 12 novembre, la veille des attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, un appel d'Hasna Aitboulahcen vers un correspondant en Syrie à qui elle confiait son intention de commettre un attentat en France.

Selon l'émission de Canal+, la DGSE aurait alors transmis cette information à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La DGSE aurait ensuite proposé un rendez-vous à la DGSI pour évoquer le sujet, mais celui-ci aurait été fixé après le week-end, pour le lundi 16 novembre, trois jours après les attaques.

Le Petit Journal évoque par ailleurs une possible "faute de frappe". Le nom de la jeune femme aurait été mal orthographié dans l'information de la DGSE: il aurait été écrit "Hasma" et non "Hasna", ce qui aurait créé un "flottement" dans l'identification de la jeune femme, pas immédiatement reliée à Abdelhamid Abaaoud.

Démenti de Bernard Cazeneuve

Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a lui aussi assuré que la France n'avait pas été prévenue à l'avance. Cette information n'est "pas vraie", "c'est faux", a-t-il dit sur France 2.

"La seule information dont nous avons disposé concernant le mouvement de ces terroristes nous est parvenue au lendemain des attentats, de la part d'un service étranger hors Union européenne", a déclaré Bernard Cazeneuve lors de l'émission Des paroles et des actes.

"Il nous est parvenu une information", après les attaques, "et une seule, que ces terroristes étaient passés par la Grèce il y a de cela quelques semaines", a ajouté le ministre de l'Intérieur. 

Les enquêteurs ont établi que deux des trois kamikazes qui se sont fait exploser près du Stade de France s'étaient mêlés le mois dernier à la masse de réfugiés syriens venus en Europe pour échapper à la guerre dans leur pays.

Abaaoud prévoyait un attentat à La Défense

Après les attentats, les enquêteurs ont localisé dans un appartement de Saint-Denis, dans la proche banlieue nord de Paris, leur organisateur présumé, le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, jihadiste notoire revenu de Syrie au nez et à la barbe des services de police et de renseignements.

Il a été tué dans un assaut des policiers d'élite du Raid le matin du 18 novembre, de même qu'Hasna Aitboulahcen qui, malgré elle, avait conduit la police jusqu'à lui. Un troisième homme qui reste à identifier a également été tué dans l'assaut.

Le procureur de Paris, François Molins, a révélé mardi qu'Abaaoud et son présumé complice inconnu mort dans l'appartement de Saint-Denis prévoyaient de commettre un attentat le 18 ou le 19 novembre dans le quartier d'affaires de la Défense, aux portes de Paris.

la rédaction avec AFP