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Terrorisme

L'unique centre de déradicalisation en France va être fermé

Le centre de Pontourny a ouvert en septembre 2016.

Le centre de Pontourny a ouvert en septembre 2016. - Guillaume Souvent - AFP

Le ministère de l'Intérieur estime que "l'expérience n'a pas été concluante".

Il n'accueillait plus de pensionnaires depuis février. L'unique centre de déradicalisation en France, situé à Beaumont-en-Véron en Indre-et-Loire, va être fermé. L'annonce a été faite vendredi par le ministère de l'Intérieur qui estime que "l'expérience ne s'est pas révélée concluante". "L'expérimentation d'un centre d'accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites", explique-t-on place Beauvau.

Ouvert en septembre 2016, le centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté de Pontourny, d'une capacité de 25 places, n'avait accueilli que 11 pensionnaires. Le dernier avait quitté les lieux en février. Il avait été condamné, pour des faits anciens, pour des "violences volontaires", un critère interdit par le règlement du centre. Surtout, un pensionnaire, Mustapha S., avait été arrêté en janvier lors d'une permission de sortie à l'occasion d'une opération anti-terroriste dans le Bas-Rhin. 

Rapport sénatorial

Au début du mois de juillet, un rapport sénatorial avait préconisé la fermeture de ce centre de déradicalisation lors d'un bilan d'étape où les deux rapporteurs, la sénatrice écologiste Esther Benbassa et sa collègue Les Républicains, Catherine Troendlé, critiquaient la politique de regroupement des détenus radicalisés, le "business" de la déradicalisation ou encore la "gabegie financière" de l'Etat.

Installé dans ce village de 2.900 âmes, le centre de déradicalisation était destiné à accueillir des jeunes âgés entre 18 et 30 ans en voie de radicalisation ou qui veulent en sortir sur une période maximale de 10 mois. "On va être plutôt sur des individus qui sont sur des positions de rupture identitaire, des individus qui tiennent des discours de haine contre l'occident, expliquait, à l'époque, Amélie Boukhobza, psychologue et spécialiste du jihadisme. 

Justine Chevalier avec AFP