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Terrorisme

L'ex-GIA Merouane Benahmed arrêté en Suisse "cherche à gagner du temps"

Merouane Benahmed en 2015

Merouane Benahmed en 2015 - PASCAL PAVANI / AFP

L'ancien membre du GIA Merouane Benahmed a été arrêté en Suisse jeudi. Il était recherché en France depuis une dizaine de jours, après avoir violé les termes de son assignation à résidence. Une longue procédure judiciaire entre la France et la Suisse se prépare.

Il était recherché depuis deux semaines par la police française. Merouane Benahmed, ancien membre du Groupe islamique armé (GIA) algérien ne s'était pas présenté au commissariat le 8 septembre dernier, comme le veulent les termes de son assignation à résidence. L'homme, âgé de 48 ans, a été arrêté dans le canton de Vaud, dans l'ouest de la Suisse. La veille, il s'était présenté au "Centre d'enregistrement et de procédure de Vallorbe pour y déposer une demande d'asile", a détaillé la police cantonale dans un communiqué relayé par l'AFP. 

Ralentir la procédure

Placé en détention en Suisse, il s'est opposé à une procédure simplifiée d'extradition vers la France. Concrètement, la justice française doit désormais envoyer une demande formelle d'extradition à Genève. Cette requête sera alors analysée par l'Office fédéral de justice qui statuera. Merouane Benahmed pourra s'opposer à la décision de la justice suisse, ralentissant ainsi la procédure. 

Merouane Benahmed "cherche à gagner du temps avant de revenir", explique Sophie Hebrard, envoyée spéciale de BFMTV dans le canton de Vaud. En ne respectant pas les termes de son assignation à résidence -se présenter quatre fois par jour au commissariat-, l'ancien artificier du GIA risque jusqu'à trois ans de prison en France.

Condamné à mort en Algérie

L'Algérien a fui son pays en 1999 et a été condamné à dix ans de prison en France dans le cadre de l'affaire des filières tchétchènes, soupçonnées de projeter des attentats à Paris. Libéré en 2011, il vivait depuis sous le régime de l'assignation à résidence, la cour européenne des droits de l'Homme ayant refusé son extradition parce qu'il a par ailleurs été condamné à mort par contumace en Algérie. 

En juillet 2015, il avait été condamné à quatre mois de prison à Quimper pour ne s'être pas présenté à la gendarmerie alors qu'il était déjà contraint de le faire quatre fois par jour dans le cadre de cette même assignation à résidence. Il était assigné à résidence à Evron, dans le département de la Mayenne, depuis décembre 2015.

M.L. avec AFP