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Terrorisme

"Grand Ali", le mentor de Yassin Salhi lié à Al-Qaïda

Yassin Salhi a tenté de faire exploser des bouteilles de gaz de l'usine Air Products dans l'Isère.

Yassin Salhi a tenté de faire exploser des bouteilles de gaz de l'usine Air Products dans l'Isère. - Aurore Lejeune - Ministère de l'Intérieur - AFP

Yassin Salhi, arrêté pour l’attaque contre l’usine d’Air Products, se serait radicalisé dans les années 2000 à Pontarlier auprès d’un homme, converti en prison. Frédéric-Jean Salvi dit "Grand Ali", vivrait actuellement à l’étranger.

C’est auprès de Frédéric-Jean Salvi que Yassin Salhi aurait basculé dans l’islam radical. Dans les années 2000, celui qui a été arrêté vendredi pour l’attaque contre l’usine de Saint-Quentin-Fallavier, fréquentait ce trentenaire originaire de Pontarlier.

Frédéric-Jean Salvi, rebaptisé "Grand Ali" après sa conversion en référence à sa grande taille, s’est radicalisé en prison. En 2000, il est arrêté puis condamné pour un trafic de stupéfiants à la faculté des sports de Besançon où il étudiait. 

Exclu de la mosquée de Pontarlier 

Sorti de prison, cet homme à la barbe blonde revient à Pontarlier où il est rapidement connu pour son prosélytisme et son agressivité. En témoigne cette scène où Frédéric-Jean Salvi avait tenté d’interrompre le prêche de l’imam.

"Ali s’est levé et il voulait carrément interdire le discours de l’imam", raconte le trésorier de la mosquée à Europe 1. "Moi, en tant que fidèle, je me suis mis debout et je lui ai dit que ce n’était pas un converti qui allait nous montrer l’islam. Il voulait prendre le pouvoir et gérer le discours de la mosquée. On a fait barrage et depuis ce jour-là, on n’a plus eu de nouvelles", poursuit-il. Il est à cette époque identifié par les autorités comme un militant intégriste.

Autour de lui gravite un groupe de sept à huit autres jeunes hommes, dont Yassin Salhi fait partie. "Ils voulaient faire la prière et le prêche mais n’avaient ni les connaissances ni les compétences. En fait, il était radical dans sa façon de vouloir s’imposer au sein de notre lieu de culte", racontait en 2010, à France Soir, un dirigeant du centre culturel musulman de Pontarlier. 

Impliqué avec Al-Qaïda en Indonésie

Après son passage remarqué à Pontarlier, "Ali" se serait rendu en Égypte pour apprendre l’arabe. Frédéric-Jean Salvi refait parler de lui en 2010 en Indonésie, suspecté d’avoir pris part à un projet d’attentat à Jakarta avec des militants d’Al-Qaïda. Dans un atelier clandestin de fabrication de bombes, son véhicule est saisi, il devait servir de voiture piégée. Mais il échappe au coup de filet de la police indonésienne et devient alors recherché par Interpol.

L’homme vivrait depuis en Grande-Bretagne, selon une source proche du dossier. "Les derniers contacts identifiés entre Salvi et Salhi remontent à assez longtemps", indique cette source à l’AFP. Mais les autorités cherchent à savoir si, avant l'attentat, les deux hommes ont été en contact.

C. B