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Terrorisme

France, Tunisie, Koweit, Somalie: quatre attaques sanglantes au nom du jihad

Les secours tunisiens juste après l'attentat évacuent des victimes.

Les secours tunisiens juste après l'attentat évacuent des victimes. - Bechir Taieb - AFP

Des terroristes jihadistes, dont le groupe Etat islamique, ont revendiqué la série d'attentats commise dans plusieurs pays vendredi, faisant plus d'une centaine de morts.

Trente-huit morts, en majorité britanniques, dans une fusillade dans un hôtel tunisien; un chef d'entreprise décapité dans un attentat en France; des dizaines de tués dans l'attaque d'une mosquée au Koweït et des dizaines d'autres sur une base en Somalie: le deuxième vendredi du Ramadan a été marqué par une flambée de violences portant la marque des jihadistes.

Cette vague meurtrière survient trois jours après un appel du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui combat en Irak et en Syrie, incitant les musulmans dans le monde à engager la guerre sainte contre les "mécréants" durant le ramadan, qui a commencé le 17 juin. Mais rien n'indiquait dans un premier temps que les attaques de vendredi aient été coordonnées.

France : 6 mois après Charlie

En France, près de six mois après les attentats sanglants de Paris, un homme est mort décapité dans un attentat jihadiste contre un site industriel sensible près de Lyon, dont l'auteur présumé a été arrêté. C'est la première fois qu'une décapitation a lieu en France lors d'une attaque terroriste, une pratique en revanche fréquente en Syrie et en Irak pour l'EI. L'attaque a visé vers 8 heures une usine de gaz industriels du groupe américain Air Products à Saint-Quentin Fallavier.

L'assaillant, identifié comme Yassin Salhi, serait arrivé dans une voiture bénéficiant d'un agrément pour accéder à l'usine, classée sensible, avant de foncer sur des bonbonnes des gaz, stockées en masse. Une "énorme explosion", selon un riverain, s'est alors produite. Selon des images de vidéosurveillance, l'homme avait préalablement signé une macabre mise en scène, en accrochant sur le grillage extérieur la tête décapitée de son employeur, entourée de drapeaux islamistes. Les pompiers dépêchés sur place l'ont ensuite maîtrisé, avant de le remettre aux autorités.

Yassin Salhi, 35 ans, est connu pour ses "liens avec la mouvance salafiste", qui regroupe les musulmans sunnites radicaux. Son épouse a été interpellée, de même que sa soeur ainsi qu'un autre homme. Le président François Hollande a appelé les Français à "ne pas céder à la peur" et promis d'"éradiquer les groupes et les individus qui sont responsables de tels actes".

Tunisie: le président appelle à l'aide

En Tunisie, l'EI a revendiqué l'attentat à Sousse vendredi contre un hôtel tunisien qui a fait 38 morts, en majorité des touristes, une attaque menée par un homme, tué après l'attentat, qui avait caché son arme dans un parasol. Les victimes ont été tuées par balles à la mi-journée dans un hôtel et sur une plage de la station balnéaire de Sousse, le pire attentat de l'histoire récente d'un pays qui voit monter la menace jihadiste depuis sa révolution en 2011.

  • L'attentat survient près de trois mois après l'attaque le 18 mars de l'EI contre le musée du Bardo à Tunis, où 21 touristes et un policier avaient péri, nouveau coup dur au secteur vital du tourisme. Tunis ne peut pas faire face "seul" aux jihadistes et réclame une "stratégie globale" de lutte, a affirmé dans l'après-midi le président Béji Caïd Essebsi.

Koweït et Somalie : dizaines de morts

Au Koweït, un attentat anti-chiite revendiqué par l'EI a visé une mosquée de la capitale, faisant 27 morts et 222 blessés, selon un bilan officiel. C'est la première attaque ciblant un lieu de prière fréquenté par des chiites dans ce riche émirat pétrolier à majorité sunnite. L'EI sunnite, qui considère les chiites comme des hérétiques, a endossé la responsabilité de l'attentat mené pendant la grande prière dans la mosquée Al-Imam al-Sadeq, à Koweït City.

En Somalie, des dizaines de soldats ont été tués dans l'attaque par les islamistes shebab d'une base de la force de l'Union africaine à Lego, tenue par un contingent de l'armée burundaise. "Les combats ont été les plus violents jamais observés dans la zone, les combattants shebab ont pris complètement le contrôle de la base et tué de nombreux soldats", a déclaré un chef local. Ces attaques ont soulevé une vague d'indignation, notamment dans les capitales européennes, qui ont dit leur solidarité avec ces pays. 

A. G. avec AFP