BFMTV
Terrorisme

"Ce que j'attends, c'est de retourner au Bataclan"

Le Bataclan après l'attaque du 13 novembre

Le Bataclan après l'attaque du 13 novembre - Loïc Venance - AFP

L'avenir de la salle de spectacle où a eu lieu une partie des attentats du 13 novembre est incertain. 89 personnes sont mortes au Bataclan. Pour certains, il doit accueillir des concerts à nouveau. Au contraire, d'autres préféreraient ne jamais y retourner.

89 personnes ont été tuées dans la salle de concert du Bataclan lors des attentats du 13 novembre. Les gérants espèrent rouvrir le lieu mais ne communiquent encore aucune date. 

"Des réponses, il n'y en a qu'une, c'est de faire que les spectacles continuent et qu'il puisse y en avoir de plus en plus", a indiqué Jules Frutos, co-gérant, lors d'une conférence de presse. 

Ni lui ni les autres propriétaires n'ont toutefois souhaité en dire plus sur l'avenir de la salle, fermée jusqu'à nouvel ordre.

"Je voudrais exorciser"

Jacques Di Bona, ancien commissaire de police, était présent au Bataclan lors de la fusillade du 13 novembre. "Je ne suis toujours pas redescendu de ce que j'ai entendu et de ce que j'ai vu, je suis toujours au Bataclan", a-t-il expliqué ce vendredi sur le plateau de BFMTV. "Je ne sais pas à quel moment ça va aller mieux, mais ce que j'attends, c'est de retourner au Bataclan" dans quelques mois, a témoigné cet amoureux du rock.

"J'attends de retourner au Bataclan parce que je voudrais exorciser cette histoire. Et je crois que ce jour là, on applaudira avec nos tripes, ça sera pas un truc normal, on va tout sortir", a-t-il expliqué, visiblement ému.

Le groupe qui jouait dans la salle de concert le 13 novembre a formulé le même voeu.

"On veut être le premier groupe à jouer à nouveau au Bataclan", ont annoncé les Eagles of Death Metal dans leur première interview après la tuerie.

"J'ai vraiment hâte de revenir à Paris. J'ai hâte de jouer. Je veux y retourner", a expliqué Jesse Hughes, un des membres du groupe.

"Je n'y remettrai pas les pieds"

Mais tous les rescapés de la fusillade ne sont pas du même avis. Le journaliste d'Europe 1 Julien Pearce, survivant lui aussi, témoignait sur sa station de radio ce vendredi.

"S'ils veulent finir le concert ailleurs qu'au Bataclan c'est une bonne idée, mais pas là-bas. Moi je n'y remettrai pas les pieds personnellement et je n'ai pas envie que cette salle rouvre", a expliqué le journaliste.

"On ne regardera plus la scène, on ne regardera plus les artistes, mais on regardera autour de nous. Je n'ai pas envie que cet endroit, où il y a eu tant de souffrance et tant de haine devienne une sorte de mémorial de tourisme morbide", selon lui. Il voudrait que l'on fasse "quelque chose d'autre" de cette salle de concert marquée à jamais par l'attaque meurtrière.

A. D.