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Terrorisme

Attentats de Paris: quatre terroristes avaient été signalés comme radicalisés en Belgique

Quatre des terroristes impliqués dans les attentats du 13 novembre avaient été signalés dès le mois de juin comme suspects radicalisés par les autorités belges. Les frères Abdeslam, vivant à Molenbeek, n'avaient pourtant jamais été contrôlés.

C'est une liste de 85 noms. Une vingtaine de prédicateurs radicaux, mais surtout des personnes suspectées de terrorisme ou de radicalisation, qu'elles soient parties en Syrie, suspectées de vouloir s'y rendre, ou déjà revenues.

La bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean, Françoise Schepmans, avait réclamé ces informations au début de l'année 2015, après le vaste coup de filet anti-terrorisme mené à Verviers, dans l'est de la Belgique. La liste lui a été remise au mois de juin.

"Il était important pour nous, autorités locales, d'avoir des informations sur ces individus, d'avoir une vue d'ensemble sur la situation, de pouvoir identifier ces personnes, a expliqué Françoise Schepmans à BFMTV. Pour, notamment, les radier si elles étaient présumées parties en Syrie. Pour pouvoir également prendre des mesures, notamment de fermeture de leurs établissements, ou par rapport à leurs logements."

Des individus peu ou pas contrôlés

Parmi ces noms, quatre sont désormais connus du monde entier, liés aux attentats du 13 novembre à Paris. Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur présumé, tué lors de l'assaut du Raid à Saint-Denis le 18 novembre, y était inscrit comme "radicalisé", et déjà parti en Syrie. Il a simplement été rayé des registres de la population de Molenbeek.

Sur la liste également, les frères Abdeslam, Brahim, qui s'est fait exploser sur la terrasse du Comptoir Voltaire le 13 novembre, et Salah, en fuite et recherché par les autorités. Inscrits comme "radicalisés, appartenant à la mouvance islamiste", ils ont fait l'objet d'une enquête. Mais leur contrôle, qui relevait de la police fédérale et pas de la police locale, n'aurait jamais été effectué.

Dernier suspect dans l'enquête sur les attentats de Paris inscrit sur la liste, Mohamed Abrini. Repéré sur les images de vidéo-surveillance d'une station-service avec Salah Abdeslam, deux jours avant les attaques, il avait été signalé "présumé en Syrie et présumé de retour". Sa localisation précise n'avait jamais pu être vérifiée.

Manque de coopération

La bourgmestre de Molenbeek point du doigt des défaillances dans le suivi des individus inscrits sur cette liste, suivi que la police locale ne pouvait effectuer elle-même.

"La collaboration est évidemment essentielle, assène Françoise Schepmans. Elle doit se faire entre le local et le fédéral. Elle doit se faire également au niveau européen, entre les différents pays. Et cette collaboration n'a pas fonctionné de manière suffisamment efficace à ce jour."

Un manque de coopération à différents niveaux, et quelques mois plus tard, ces individus pourtant signalés perpétraient plusieurs attentats à Paris, tuant 130 personnes.

H. M. avec Céline Pitelet