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Terrorisme

Attentats de Paris: le "logeur" Jawad Bendaoud pourrait éviter les assises

Jawad Bendaoud, devant nos caméras, au petit matin du 18 novembre 2015.

Jawad Bendaoud, devant nos caméras, au petit matin du 18 novembre 2015. - BFMTV

Le "logeur de Daesh" pourrait échapper aux poursuites pour terrorisme, et être renvoyé en correctionnelle pour des simples faits de "recel de malfaiteurs". C'est ce qu'un juge d'instruction a confié aux victimes des attentats de novembre, mardi, révèle Le Parisien.

Celui qui fut longtemps surnommé le "logeur de Daesh" va-t-il échapper aux poursuites pour terrorisme? Jawad Bendaoud, mis en examen pour "association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste", pourrait voir les chefs d'accusation retenus à son encontre requalifiés. C'est ce que le juge d'instruction Christophe Tessier a expliqué aux victimes des attentats du 13 novembre qu'il a rencontrées mardi, selon les informations du Parisien.

Le magistrat envisagerait, en l'absence de "nouveaux éléments", de poursuivre celui qui a fourni la planque de Saint-Denis à Abdelhamid Abaaoud, coordinateur présumé des attentats qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés, pour de simple faits de "recel de malfaiteurs". Ce qui lui vaudrait un renvoi en correctionnelle, au lieu des assises.

Bendaoud nie avoir reconnu Abaaoud

Jawad Bendaoud, 29 ans, avait été abondamment moqué sur les réseaux sociaux, après son intervention devant une caméra de BFMTV au petit matin de l'intervention du Raid à Saint-Denis, qui s'était soldée par la mort d'Abdelhamid Abaaoud et de ses deux complices, sa cousine Hasna Aït Boulhacen et le kamikaze Chakib Akrouh.

Déjà condamné en 2008 pour homicide volontaire, Jawad Bendaoud, a toujours maintenu, depuis son arrestation, qu'il n'avait pas reconnu le cerveau présumé des attentats qui ont semé la mort dans Paris le jour où il lui a fourni sa planque.

"J'ai vu Abaaoud moins de dix minutes vous croyez que je suis profiler (sic) pour savoir ce qu'il a fait avant d'arriver chez moi", avait-il écrit dans sa dernière lettre aux juges d'instruction, rappelant avoir "consommé de la coke et du shit en quantité" ce jour-là. Quant aux explosifs, "la seule fois où j'en ai vu (...), c'est dans des films d'action".

Certaines charges avaient déjà été levées

Et ses SMS accablants, envoyés à sa petite amie au matin du 18 novembre? Il dit avoir tout inventé. "Tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m'ont dit t'es un OUF, tu ramènes des mecs de Belgique, deux frères MUS. (...) Sur le Coran de La Mecque c'est des terroristes", avait-il écrit à la jeune femme, laissant à penser qu'il avait dès le départ établi un lien entre les deux fugitifs et les attentats.

"J'ai affabulé. Personne ne m'a dit ça. Je voulais jouer un rôle, (...) me vanter", a-t-il écrit dans sa lettre envoyée le 25 mars dernier.

Depuis, certaines charges contre lui sont tombées, comme le coup de téléphone qu'il a reçu de Belgique 10 jours avant les attentats, qui s'est révélé sans rapport avec l'enquête. Selon Le Parisien, Jawad Bendaoud devrait, selon toute vraisemblance, se voir signifier ce changement de qualification le 16 juin prochain, lors de sa nouvelle convocation devant le juge Tessier.

C. P.