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Terrorisme

Attaque au Louvre: "Il y a eu des tirs à l’intérieur, ça fait peur", confie un témoin

Plus d'un millier de personnes, présentes au Louvre et au carrousel du Louvre, ont été confinées en attendant que la menace soit totalement écartée. L'évacuation totale a duré près de trois heures.

Le Louvre, haut lieu de tourisme très fréquenté. Le Carrousel du Louvre, haut lieu du shopping parisien. Vendredi matin, comme habituellement, ces lieux étaient très fréquentés au moment où un homme, armé et portant deux sacs, s'est jeté sur des militaires en faction, proférant des menaces à caractère terroriste. Après avoir neutralisé l'individu, un périmètre a été immédiatement mis en place.

Comme l'a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henri Brandet, une partie des lieux a été rapidement évacuée. "J’étais en train de faire ma mise en place et on a entendu des tirs, témoigne sur BFMTV Samba, un cuisinier. J’ai senti que ce n’était pas quelque chose de normal. Mon premier réflexe a été d’appeler mes collègues et j’ai dit 'on sort, on part en courant'."

Ils ne sont pas les seuls à avoir eu cette réaction: "On a vu des gens qui courraient, certains à cause de la peur sont tombés et se sont relevés", poursuit le jeune homme. "On est sorti mais on ne savait pas ce qu'il se passait à l’intérieur."

"On a couru, couru"

Samba poursuit et confie son effroi. "Il y a eu des tirs à l’intérieur, ça fait peur. J’ai eu peur, j’avais les pieds qui tremblaient." Attaqué par un individu armé d'une machette et d'au moins une autre arme, les quatre militaires, présents dans le cadre de l'opération Sentinelle, ont répliqué. L'un d'eux a été blessé. Un autre a répliqué en tirant à cinq reprises, blessant au ventre l'assaillant qui a crié "Allahou akbar". 

"On a vu d’abord les clients de la salle qui courraient", témoigne une autre employée qui travaille au carrousel du Louvre. "On a tout de suite vu que c’était sérieux. On a couru, couru. On a eu vraiment, vraiment vraiment peur. On a vu la mort arriver." Des mouvements de panique, mais aussi des larmes. "On était stressés, il y avait des collègues qui pleuraient", rapporte de son côté un autre salarié.

Evacuation "dans le calme"

Si certains ont assisté à la scène ou entendu les bruits de tirs, d'autres n'ont rien vu, ni entendu mais sont restés quelques heures confinés dans les lieux. C'est le cas de Marie-Agnès. Elle fait partie des dernières à avoir été évacuée. Elle assistait à un cours à l'école du Louvre. "Vers 9h30, il a résonné une alerte énorme", raconte-t-elle. "Et un message a été diffusé trois fois. Il disait qu'il fermait toutes les portes." La sécurité est venue pour nous dire qu'ils attendaient les ordres de la police.

Pendant ce temps d'attente, leur professeur a poursuivi son cours. "On n'a pas eu peur parce qu’on a été rassuré", insiste Marie-Agnès. "On nous a dit que les accès étaient bloqués et qu'ils avaient arrêté le terroriste." Des mots rassurants apportés "toutes les 15 minutes". Les quelque 280 personnes qui étaient avec elle ont reçu des consignes "par le directeur de la sécurité et le personnel du Louvre".

"L'évacuation s'est très bien passée, très calmement", tient-elle à signaler. "On est sorti à la queue leu-leu, le manteau ouvert, le sac ouvert." Avant d'en rire: "Et là ils nous ont dit les mains en l’air, c’est pas la peine. Ils se sont rendus compte, vous savez à l’école du Louvre des gens de 68, 69, 70 ans, on n’était pas en âge de faire un terroriste."

J.C.