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Terrorisme

7 personnes en garde à vue après l'attaque de Strasbourg: le point sur l'affaire à 12h

L'auteur de l'attaque meurtrière de Strasbourg a été abattu jeudi soir par les forces de l'ordre après deux jours de cavale. Mardi soir, il avait fait irruption aux abords du marché de Noël de la ville, armé d'un couteau et d'une arme à feu, et avait tiré dans la foule faisant quatre morts et onze blessés.

Après 48 heures de traque, Chérif Chekatt a finalement été abattu par les forces de l'ordre jeudi soir, peu après 21 heures, dans le quartier du Neudorf à Strasbourg. Selon une source proche de l'enquête, c'est une femme qui a signalé à la police avoir vu Chérif Chekatt jeudi dans l'après-midi. Elle avait remarqué qu'il ressemblait au fugitif et qu'il était blessé au bras. 

"A 21h00, une équipe de police a remarqué un homme marchant rue du Lazaret et dont le signalement pouvait correspondre à l'auteur des faits. Celui-ci, qui a détecté la présence du véhicule de police, a fait mine d'entrer dans l'immeuble situé au numéro 74 de la rue", a expliqué ce vendredi le procureur de Paris, Rémy Heitz lors d'un point presse.

Au moment d'être interpellé, le suspect a ouvert le feu sur les forces de l'ordre, avec "une arme semblable à celle utilisée mardi soir", a précisé le magistrat. "Un projectile a atteint le véhicule de police. Deux des trois policiers ont alors riposté, tuant l'auteur". 

Sept personnes en garde à vue

Avec la mort de l'assaillant débute désormais l'enquête sur l'attaque. Un certain nombre de points restent à éclaircir: Chérif Chekatt a-t-il bénéficié de complicités? Où s'est-il procuré son arme? Autre interrogation, le tireur a-t-il eu des contacts avec des gens en Syrie? 

Deux personnes de l'entourage de Chérif Chekatt ont été placées en garde à vue dans la nuit de jeudi à vendredi. Au total, sept personnes sont actuellement en garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris, a fait savoir Rémy Heitz.

Il s'agit des "quatre membres de sa famille, placés en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi dernier, et trois membres de son entourage proche, dont un placé en garde à vue hier matin et deux cette nuit", a déclaré le magistrat antiterroriste.

"L'enquête va désormais se poursuivre pour identifier d'éventuels complices ou coauteurs susceptibles de l'avoir aidé ou encouragé dans la préparation de son passage à l'acte", a-t-il ajouté.

Quatre morts et onze blessés

"Parmi les douze blessés, une se trouve en urgence absolue dans un état critique et quatre autres sont toujours hospitalisés", a déclaré ce vendredi le procureur de Paris Rémy Heitz depuis le tribunal de Strasbourg. 

Quatre morts sont désormais à déplorer. Un touriste thaïlandais de 45 ans a été tué d'une balle dans la tête. Il était en vacances à Strasbourg avec sa femme, indemne. Son décès a été confirmé par les autorités thaïlandaises.

Un père de famille strasbourgeois d'une cinquantaine d'années est également décédé dans la soirée de mardi. Il a été visé par l'assaillant alors qu'il sortait d'un restaurant.

Jeudi un troisième homme en état de mort cérébrale depuis l'attaque a été déclaré officiellement décédé. Il emmenait sa femme et ses trois enfants au marché de Noël quand il a croisé la route du tireur. 

Ce vendredi, une des victimes blessées dans l'attentat de Strasbourg, qui était dans un état critique depuis mardi soir, est décédée, a annoncé le parquet de Paris.

Une revendication "opportuniste" de Daesh ?

Après que Chérif Chekatt a été abattu, l'agence de propagande de Daesh a revendiqué l'attaque du marché de Noël un peu plus tard dans la soirée, affirmant qu'il était l'un de "ses soldats". La surveillance de la DGSI n'a pourtant pas permis de détecter d'allégeance à Daesh ni de volonté de passage à l'acte.

En déplacement à Strasbourg, pour la réouverture du marché de Noël ce vendredi matin, Christophe Castaner a qualifié cette revendication de "totalement opportuniste". Il a condamné l'acte de l'assaillant "qui a nourri en son sein le mal".

Ambre Lepoivre