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Police-Justice

TER-car scolaire : témoignages contradictoires

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Alors que le chauffeur du car va être déféré devant un juge d’instruction, l'enquête met à jour des versions opposées de l'accident. Une reconstitution est envisagée.

Le chauffeur du car scolaire percuté par un train à Allinges (Haute-Savoie) est toujours en garde à vue ce matin (mercredi) au lendemain du dramatique accident qui a coûté la vie à sept collégiens.

L'enquête se poursuit pour tenter de comprendre comment le car scolaire a pu se retrouver coincé sur le passage à niveau. En effet, les témoignages recueillis par les enquêteurs sont contradictoires. Plusieurs enfants présents à l'intérieur du car scolaire et une conductrice qui le suivait de très près affirment que l'autocar s'est engagé sur le passage à niveau alors que les feux étaient au rouge.

Une thèse que démentirait toujours ce matin le chauffeur lui-même qui quelques heures après l'accident a affirmé à son patron qu'il n'avait pris aucun risque en franchissant cette voie de chemin de fer. Le dirigeant de la compagnie de bus a d'ailleurs décrit son employé comme le plus « prudent de ses chauffeurs, une personne d'expérience, et généralement très apprécié des clients ».

Tous ces témoignages doivent encore être confrontés aux « boîtes noires ». En effet, les enquêteurs ont saisi le chronotachygraphe (disque d'enregistrement) du bus, la boîte noire du train et la borne numérique enregistrant les franchissements du passage à niveau. Les résultats de ces analyses ne seront rendus que dans plusieurs mois.

Ainsi, le Colonel Olivier Kim, commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Savoie, estime qu'il faut rester très prudent et ne pas accuser trop rapidement le chauffeur : « Pour l'instant les témoignages sont contradictoires parce que cela s'est passé en quelques secondes. Les gens témoignent par rapport à l'endroit où ils se trouvaient, par exemple dans le bus. Ils témoignent par rapport à l'endroit où ils se retrouvent après que l'état de choc soit passé. On va tout prendre. Entre le moment où le signal s'allume, le moment où la personne qui est derrière vous voit le signal s'allumer... Tout cela, il va falloir le reconstituer. C'est pour ça que nous avons, avec l'accord du Procureur de la République Mr Robin, demandé à l'Institut de Recherche de venir nous nous aider à bien modéliser cette scène de catastrophe ».

La rédaction et Florent Germain