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Police-Justice

Tentative de suicide au procès Kulik: qu'est-ce que le dangereux pesticide "Temik"?

Willy Bardon le 21 novembre dernier à son arrivée au tribunal d'Amiens

Willy Bardon le 21 novembre dernier à son arrivée au tribunal d'Amiens - Denis Charlet - AFP

Vendredi Willy Bardon a été jugé coupable de l'enlèvement et de la séquestration suivis de mort d'Elodie Kulik en 2002. À l'annonce du verdict, il a tenté de mettre fin à ses jours en ingurgitant un pesticide appelé "Temik".

Willy Bardon a tenté de se suicider en avalant "un pesticide" vendredi, après l'annonce de sa condamnation à 30 ans de réclusion criminelle dans l'affaire Kulik. Il est "en phase de sortie progressive du coma" mais dans un état toujours "critique", a indiqué samedi soir le procureur d'Amiens Alexandre de Bosschère.

"Le produit ingéré (...) est un pesticide appelé le Temik. C'est un produit extrêmement dangereux dont la commercialisation est extrêmement réglementée sur le territoire français et européen et qui a des effets à la fois sur le système nerveux et le système cardio-vasculaire", a poursuivi le procureur.

"Un grain tue un berger allemand"

Le nom de ce produit a déjà été entendu, notamment dans des faits divers incluant l'empoisonnement d'animaux. "C’est un poison violent. Un grain tue un berger allemand, de 40 à 50 kg, en cinq minutes !", déclarait la vice-présidente du refuge SPA de Buigny-Saint-Maclou (Somme) au Courrier Picard, après la découverte de plusieurs chats morts empoisonnés en 2016. 

"Poison connu", le Temik "n'est normalement pas en accès pour des personnes qui ne correspondent pas à la réglementation" a précisé Alexandre de Bosschère. Il est en effet indiqué comme "produit retiré" sur le site "E-Phy", l’index des produits phytopharmaceutiques autorisés en France. Le Temik a été interdit et progressivement retiré de la vente au début des années 2000 à la suite de directives européennes. Il a longtemps été utilisé dans la culture des betteraves et des vignes.

Des effets en une dizaine de minutes

Ce pesticide "a des effets en une dizaine ou une quinzaine de minutes", a précisé Alexandre de Bosschère, saluant "la rapidité d'intervention à la fois des policiers de l'escorte et des pompiers, ce qui a été décisif pour que son état ne soit pas encore plus grave".

L'enquête ouverte par le parquet doit notamment déterminer comment Willy Bardon s'est procuré une gélule de ce poison et "si c'est un acte qui avait été prémédité, organisé et de quelle manière".

Salomé Vincendon avec AFP