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Police-Justice

Témoignage de Laura, qui accuse G. Tron d’harcèlement sexuel

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Les deux femmes qui ont porté plainte contre Georges Tron pour harcèlement sexuel doivent être entendues ce jeudi par la brigade criminelle. Ce matin en direct sur RMC, Laura, l’une d’elle, témoigne. Plus que de harcèlement, elle parle de viol…

La justice ouvre une enquête préliminaire contre le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, visé par les plaintes pour harcèlement sexuel de deux anciennes salariées de sa mairie de Draveil, dans l'Essonne. Les deux femmes, âgées de 34 et 36 ans, doivent être entendues ce jeudi par la brigade criminelle.

Laura : « Il fait ça systématiquement, à tout le monde »

En direct ce matin au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, l’une des plaignantes, qui se fait appeler Laura, témoigne. Plus que de harcèlement, elle parle de viol… « Ce que je lui reproche, c’est d’avoir eu un comportement pas acceptable en tant que supérieur hiérarchique, au départ, quelle que soit sa fonction. Des attouchements sous couvert de réflexologie ; tout est couvert par son besoin de faire connaître ses techniques. Sauf qu’il fait ça systématiquement, à tout le monde. J’ai commencé à vraiment m’inquiéter, mais à chaque fois que j’en parlais à sa collaboratrice – qui était une amie à l’époque –, on me rassurait en me disant que c’était quelqu’un de tactile, qu’il faisait ça à tout le monde, qu’il ne fallait pas voir ça comme une agression, que c’était banal et qu’il fallait l’accepter. »

« Les attouchements ont commencé au niveau de ma poitrine… »

Tout a commencé par une soirée au restaurant : « L’agression réelle n’a eu lieu qu’un an après, lors d’un repas, poursuit Laura : mes pieds sur ses cuisses, en train de me toucher ; je m’aperçois que c’est la maire adjointe qui me touche les pieds ; j’étais très mal à l’aise, apeurée. […] Il trouve que je suis tendue, m’attrape les pieds, me fait des massages des mollets, des choses comme ça… enfin, ce sont plutôt des caresses. Monsieur Tron me demande de fermer les yeux, me masse les épaules, commence à me faire des points au niveau du plexus solaire, pour me détendre parce qu’il me trouve tendue. Mais toujours il faut que je garde les yeux fermés ; et là ça a commencé à aller beaucoup plus loin. Les attouchements ont commencé au niveau de la poitrine ». Priée de préciser si c’est allé très loin, si ça a été jusqu’à la pénétration sexuelle, Laura répond simplement : « Voilà. »

Karine : « Bizarre de me faire masser les pieds par Georges Tron, mais… »

Des accusations que Georges Tron nie en bloc. Il parle d'accusations délirantes. Dans leur plainte, les deux jeunes femmes affirment que les avances ont commencé par des caresses sur les pieds, sous couvert de massages thérapeutiques.

Karine, il y a 8 ans, se retrouve dans le bureau de maire de Georges Tron, à Draveil, pour un entretien d'embauche. Sur RMC, elle décrit des pratiques, qui à l'époque l'ont surprise mais pas choquée : « On a parlé de choses purement professionnelles, de mon parcours, pendant une quinzaine de minutes. Il m’a parlé de stress, parce que je pense que j’étais un peu émotive quand je l’ai vu ; il m’a dit : vous avez l’air contractée. Et je pense qu’il m’a parlé des points des pieds. J’avais des escarpins, du coup il a commencé à me masser les pieds. A aucun moment il n’a essayé d’aller plus loin. Ça s’est fait de manière très naturelle et très bien placée. En sortant, je me suis quand même dit : c’est bizarre, pour un entretien, se faire masser les pieds par Georges Tron… Mais ça n’avait rien de sensuel et d’érotique. »

La Rédaction, avec Hugo Perrier