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Police-Justice

Suicide de Treiber : explications et témoignages

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De nombreuses questions restent sans réponse après le suicide de Jean-Pierre Treiber, l'unique suspect du double meurtre de Géraldine Giraud et Katia Lherbier. Familles des victimes, avocats et proches témoignent.

L'autopsie pratiquée dimanche sur le corps de Jean-Pierre Treiber a confirmé sa mort par pendaison. L'unique suspect du double meurtre de Géraldine Giraud et Katia Lherbier en 2004 a été retrouvé mort ce samedi 20 février matin dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis.

Roland Giraud, « furieux et effondré »

Son suicide met brutalement un terme à cinq ans de feuilleton médiatico-judiciaire, en annulant toute possibilité de procès. Les familles des victimes restent donc sans réponses. Le comédien Roland Giraud, père de Géraldine, s'est dit ce week-end « furieux et effondré ».
Quatre personnes, des habitants de Seine-et-Marne restent poursuivies pour "recel de malfaiteurs". Elles sont soupçonnées d'avoir aidé Treiber dans sa cavale de 10 semaines, après son évasion de la prison d'Auxerre en septembre dernier.
Si pour l'instant, la mort du principal suspect annule toute possibilité de procès, rien n'exclut que la procédure puisse être rouverte un jour, si d'autres éléments, témoignages sont apportés.

« Son suicide ne raconte ni son innocence, ni sa culpabilité »

Pour Maître Francis Spizner, l'avocat de la famille Giraud, Jean-Pierre Treiber, en se suicidant, a avoué. Stéphane Munka, journaliste, auteur du livre L'Affaire Giraud (Edition Flammarion), interprète différemment ce geste : « je pense que son suicide ne raconte ni son innocence, ni sa culpabilité. C'est uniquement pour rester maître des événements : il a décidé que la vérité judiciaire ne se fera pas. De toute façon, je crois vraiment qu'il était dans le déni total des faits. Durant toute l'instruction, il a beaucoup parlé, mais il n'a jamais reconnu certaines évidences. Il a toujours été extrêmement compliqué à gérer dans toute cette affaire. Je pense qu'il est lié à cette affaire, mais ce n'est pas parce qu'il y est lié, qu'il est forcément entièrement coupable. Il emportera ça dans sa tombe. »

« Un mort pour rien » ?

Dans le village de Chatelet-en Brie, en Seine-et-Marne, où Jean-Pierre Treiber a longtemps travaillé comme garde-forestier, tout le monde parle de l'affaire. Comme cet habitant qui a voulu garder l'anonymat, et a connu Jean-Pierre Treiber : « pour moi, il s'est suicidé pour rien. Il a eu la pression ; on lui a tout mis sur le dos. J'aurais préféré qu'il y ait un procès et qu'on en finisse. Il aurait gagné, parce que c'est pas lui qui les a tuées. S'il fallait que je tue quelqu'un, j'irais pas l'enterrer dans mon jardin, pour me faire gauler trois jours après ! Dans le coin, Treiber était très bien connu, et pas par méchanceté, ni par violence ; il avait une bonne réputation. C'est la justice qui a mal fait son boulot ; ils leur fallait un coupable, c'est tout. C'est un mort pour rien ! »

La rédaction, avec Benoît Salliot et BFM TV