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Police-Justice

Strasbourg: après une intrusion et des menaces, parents et professeurs lancent une opération "collège mort"

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- - Capture d'écran Mappy.fr

Après l'intrusion de trois mineurs qui avaient menacé une enseignante début octobre, les professeurs et parents d'élèves du collège strasbourgeois ont appelé à manifester et à ne pas envoyer les enfants en classe. Ils dénoncent le manque de moyens et la montée de la violence au collège ainsi que dans le quartier.

Une opération "collège mort" paralysait ce mardi un établissement de Strasbourg après l'intrusion début octobre d'adolescents qui ont menacé une enseignante avec une arme factice, professeurs et parents d'élèves dénonçant une situation "explosive", a-t-on appris de sources concordantes. Une manifestation a été organisée devant le collège et les parents invités à ne pas envoyer leurs enfants en classe, selon France 3 Grand Est.

"On va tous vous tuer"

Le 4 octobre, trois "mineurs de moins de 15 ans" sont entrés dans le collège Jacques-Twinger dans le quartier de Koenigshoffen de Strasbourg, et ont pointé une arme factice sur une enseignante qui leur demandait de quitter les lieux, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier. Le temps qu'elle aille chercher de l'aide, les trois mineurs étaient partis. L'enquête les visant a été ouverte notamment pour menaces de mort, a précisé cette source.

L'un des adolescents a lancé "on va tous vous tuer" au professeur, a raconté à l'AFP Sylvain Thouvenot, professeur de SVT et représentant du personnel. "Notre collègue est toujours en arrêt maladie et toute la communauté éducative est sous le choc", a-t-il déploré.

Un "cercle vicieux" qui amène à la violence

Pour la communauté éducative, c'est l'agression de trop. Les professeurs et parents d'élèves dénoncent un cercle vicieux. Des violences engendrées par le manque de moyens, la saturation du collège et un quartier délaissé, selon L'Alsace. Ils déplorent le manque d'accompagnement éducatif et d'infrastructures, et réclament, à plus long terme, qu'un autre établissement soit construit dans le quartier.

"On éprouve de la frustration à entendre dire que c'était une arme factice. Jusqu'à présent, on n'est pas en mesure de le dire, le jeune n'a pas présenté l'arme à la police", a avancé pour sa part Brahim Maameri, de l'Association des parents et des élèves de Strasbourg et de l'Eurométropole. "Ce n'est pas un événement qui a surgi de nulle part, ce sont les conséquences d'une non-prise en charge des doléances", estime Brahim Maameri.

Le rectorat demande "de ne pas faire de vagues" 

"Le collège, c'est l'entonnoir qui récupère beaucoup de problématiques du quartier", un quartier qui connaît une forte croissance démographique, pointe Sylvain Thouvenot, regrettant que le rectorat "nous ait dit de ne pas faire de vagues, de ne pas ameuter la presse". Représentants des parents et des enseignants devaient rencontrer mardi en fin d'après-midi l'inspectrice d'académie.

Dans un communiqué publié lundi, le rectorat a assuré avoir apporté son soutien à l'établissement à travers l'envoi d'une "équipe mobile de sécurité" pour surveiller les accès et la mise en place d'une "cellule d'écoute". Le Conseil départemental du Bas-Rhin a quant à lui fait installer un visiophone le 10 octobre, "pour limiter à l'avenir la possibilité d'incidents de ce type", selon le rectorat.

J. G. avec AFP