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Stop, covoiturage... Comment le policier soupçonné de féminicide s'est rendu dans le Sud chez son père

Les deux nouvelles photos d'Arnaud B. diffusées par la police, samedi 19 février 2022

Les deux nouvelles photos d'Arnaud B. diffusées par la police, samedi 19 février 2022 - 2e DPJ de Paris

D'après son père, le policier arrêté ce mardi dans le Var, soupçonné de féminicide, souhaitait le revoir une dernière fois avant de se rendre.

Trois semaines de stop et de covoiturage pour voir son père une dernière fois, avant de se rendre aux gendarmes. Le père d'Arnaud B., le policier soupçonné d'avoir tué sa compagne le 28 janvier à Paris, raconte auprès de BFMTV que son fils a fui pendant vingt-six jours afin de le "prendre dans [ses] bras une dernière fois".

Arrêté ce mardi matin à Montmeyan, dans le Var, le fonctionnaire a lui-même contacté la gendarmerie pour se rendre vers 9 heures 45.

Le 28 janvier au matin, le policier contacte son commissariat pour prévenir qu'il ne viendrait pas travailler ce jour-là. Intriguée par son absence, sa hiérarchie envoie une équipe à son domicile. C'est alors que les policiers découvrent le corps sans vie de sa compagne, étendu dans la salle de bain. Les soupçons se portent rapidement sur son conjoint, déjà condamné à effectuer un stage de sensibilisation après des faits de violence conjugale.

Du stop et du covoiturage pendant trois semaines

Auprès de BFMTV, son père confie qu'il aurait échappé aux enquêteurs pendant trois semaines en faisant du stop et du covoiturage afin de descendre le voir dans le Sud. Il aurait aussi dormi dans des lieux d'hébergement ou dans la nature, pendant toute la durée de sa cavale.

C'est sur les coups de 7 heures du matin ce mardi qu'il arrive chez son père, lui disant qu'il voulait "le serrer dans ses bras une dernière fois". Il prend alors une douche, mange, puis finit par se rendre en appelant la gendarmerie. Son audition n'a pas encore commencé.

Les enquêteurs de la 2e Direction régionale de la Police judiciaire (2e DPJ) descendent dans le sud ce mardi, et doivent le reconduire à Paris dans la soirée, a appris BFMTV.

Vendredi, le père du policier s'était exprimé sur BFMTV en demandant à son fils de se rendre dans un commissariat ou une gendarmerie rapidement. "Peut-être qu'en voyant son père, ça va déclencher quelque chose en lui. Moi, le message que je veux lui faire passer, c’est qu’il arrête tout, tout de suite", implorait-il.

"Il a su se cacher dans les meilleures conditions"

Interrogé ce mardi sur BFMTV, Bruno Bartocetti, secrétaire national de la zone Sud Unité SGP Police FO, explique que l'interpellation s'est déroulée dans le calme.

"La fatigue a dû s'installer, morale, psychologique, financière également, et il n'avait plus d'autre choix que de se rendre", présume-t-il.

Placé en garde à vue, le policier devra aussi répondre aux questions concernant sa fuite, après trois semaines de cavale, précise Bruno Bartocetti. "Il avait certainement quelques réflexes supplémentaires par rapport à n'importe quel citoyen. (...) Il a su se cacher dans les meilleures conditions possibles", résume-t-il.

Le policier devrait s'expliquer "rapidement"

Le secrétaire national est confiant pour la suite: selon lui, puisqu'il s'est rendu de lui-même, le suspect ne devrait pas tarder à expliquer ses actes face aux enquêteurs.

"Ce n'est pas une enquête banale. Mais nous avons quelques processus pour le faire parler, pour qu'il réponde de ses actes. Et comme il s'est rendu spontanément à la gendarmerie, on peut espérer qu'il nous donnera très rapidement des explications avec le plus de précisions possibles sur ce qu'il s'est passé le 28 janvier", conlut Bruno Bartocetti.
Cécile Ollivier et Elisa Fernandez