BFMTV
Police-Justice

"Souriante", "apaisée", "pleine de vie": la mère de Lindsay décrit le dernier jour passé avec sa fille

Betty Gervois s'est souvenue ce mercredi sur BFMTV du jour du suicide de sa fille Lindsay, 13 ans, harcelée pendant des mois par d'autres collégiennes. Un témoignage qui doit servir "d'électrochoc national" pour son avocat.

"Elle était superbe." Ce mercredi sur BFMTV, Betty Gervois, la maman de Lindsay, a décrit les jours qui ont précédé le suicide de sa fille le 12 mai dernier dans le Pas-de-Calais, après des mois de harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux.

Après avoir alerté l'académie, le responsable du collège de la jeune fille et la police, notamment en transmettant une lettre prévoyant un suicide écrite par Lindsay en février, "rien n'a été fait" et le harcèlement a continué pendant trois mois.

Durant ces longs mois, Betty Gervois a assuré que sa fille était "de nouveau dans une spirale". Lorsqu'elle lui demandait si elle subissait toujours des menaces et des insultes, Lindsay lui répondait: "Si maman, mais j'ai l'habitude."

"Ce n'est pas possible de dire ça", a commenté sa mère sur notre antenne.

Un malaise la veille

La veille du suicide de Lindsay, le 11 mai, la collégienne a fait un malaise. "Je suis appelée par le CPE pour me dire que Lindsay ne se sentait pas bien. Je suis allée au collège, les pompiers étaient présents. Nous sommes partis à l'hôpital et Lindsay s'est confiée en disant qu'elle sentait des regards posés sur elle à la récréation", s'est souvenue sa mère. Un événement qui sera caractérisé comme "crise d'angoisse à cause du harcèlement scolaire".

Le 12 mai, jour du drame, Lindsay a voulu retourner à l'école. "Je l'ai laissée y aller. Elle était superbe, elle était souriante", a confié sa mère. Puis, en rentrant de l'école, Betty Gervois a retrouvé sa fille "apaisée, pleine de vie, joyeuse", à l'opposé de son attitude durant la semaine précédente, où sa mère a "vu qu'elle était souffrante, elle était agressive". "Le dernier jour, elle était totalement différente."

Lindsay devait même aller à un anniversaire le lendemain. Mais, vers 17h20, la collégienne a envoyé un message à sa copine: "Je ne serai pas là demain", son dernier texto.

"Je ne lâcherai rien"

Accompagnée de son avocat, Betty Gervois a annoncé qu'elle poursuivrait son "combat" pour que justice soit faite (la famille a déposé quatre plaintes contre l'académie, le personnel du collège, la police et Facebook, NDLR) et que le harcèlement scolaire cesse via des "mesures".

"C'est mon combat et je ne lâcherai rien jusqu'à mon dernier souffle", a-t-elle clamé sur notre antenne.

Pour Maître Pierre Debuisson, "le témoignage de la maman de Lindsay s'adresse à tous les parents et les enfants qui peuvent être soit auteurs soit victimes de harcèlement".

Ce mercredi, Brigitte Macron a proposé ce mercredi après-midi à la mère de Lindsay de devenir "ambassadrice pour lutter contre le harcèlement". "On doit tout faire pour éviter que ce drame ne se renouvelle, on ne doit pas se contenter de simples déclarations, (...) il doit y avoir un électrochoc national qui doit découler sur des mesures concrètes", a commenté Pierre Debuisson.

Deux numéros verts dédiés au harcèlement

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3020, le numéro national de référence. La personne ou ses proches peuvent contacter gratuitement ce numéro d'écoute et de prise en charge.

En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le 3018. Ce numéro est joignable 7 jours sur 7 de 9h à 23h.

Théo Putavy