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Police-Justice

Soupçons de financement libyen: Alexandre Djouhri mis en examen et placé en détention provisoire

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L'homme d'affaires, qui s'était réfugié à Londres en mars 2018, a été remis ce jeudi aux juges français en charge de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.

À peine arrivé en France, Alexandre Djouhri a été mis en examen et placé en détention provisoire ce vendredi, a appris BFMTV de source judiciaire. L'homme d'affaires est notamment poursuivi pour "faux et usage de faux", "corruption active", "corruption active d’agent public étranger" et "complicité de détournement de fonds publics par une personne chargée d'une mission de service public" dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Réclamé depuis des années par la justice française, il a été remis jeudi soir aux autorités à l'aéroport de Roissy en provenance de Londres, où il avait été arrêté en janvier 2018 en vertu de mandats d'arrêt européens. Un juge des libertés et de la détention doit désormais statuer sur son éventuel placement en détention provisoire, requis par le parquet national financier, a ajouté la source judiciaire.

Très attendu par les magistrats français

Alexandre Djouhri, 60 ans, est également mis en examen pour "blanchiment de corruption active et passive d'agent public étranger en bande organisée" et "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée". Après une longue bataille judiciaire, une cour britannique a confirmé le 22 janvier la décision, rendue en février 2019 par le tribunal de Westminster, de le remettre à la France.

Proche de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin puis de l'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant, Alexandre Djouhri était très attendu par les magistrats français, les investigations ayant mis au jour plusieurs flux financiers suspects l'impliquant dans l'affaire libyenne.

"C'est l'imaginaire et la machination"

Son nom est notamment apparu dans l'enquête pour la vente en 2009 d'une villa située à Mougins, sur la Côte-d'Azur, à un fonds libyen géré par Bachir Saleh, ancien dignitaire du régime de Khadafi. Il est soupçonné d'en avoir été, derrière plusieurs prête-noms, le véritable propriétaire et de l'avoir cédée à un prix surévalué, permettant de dissimuler d'éventuels versements occultes du régime.

"C'est l'imaginaire et la machination, j'ai jamais eu de villa en prête-nom et j'ai jamais vendu de villa à Bachir Saleh", s'était-il défendu en mars dernier sur LCI.

Déclenchée par la publication par Mediapart en 2012 d'un document censé prouver le financement libyen de la campagne de 2007, l'enquête a notamment conduit à la mise en examen pour "corruption passive" de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, qui contestent tous deux la validité des investigations.

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Sarah-Lou Cohen avec Mathieu Dehlinger