Sosie de Gainsbourg vs sosie de Johnny: "une dispute qui a mal tourné"

A Epinal, la cour d'assises doit juger un faux Gainsbourg accusé de tentative de meurtre sur son rival. L'audience a débuté ce vendredi.

"Je reconnais le coup de couteau mais je n'avais pas l'intention de tuer". C'est sur cet aveu que le "procès des sosies" a débuté ce vendredi matin devant la cour d'assises des Vosges à Epinal. Denis, imitateur de Gainsbourg, est poursuivi pour tentative de meurtre sur la personne de Michel, imitateur de Johnny. En juillet 2011, une altercation entre les deux fans de karaoké s'était terminée par un coup de couteau.

Les deux sosies, habitués à s'affronter lors de concours d'imitateurs dans la région, se vouaient depuis plusieurs années une rancune tenace et s'envoyaient régulièrement des messages d'insultes. Selon la victime, Denis jalousait son talent d'imitateur, plusieurs fois récompensé lors de concours. Pour la défense, il s'agit de la dispute de trop, après plusieurs semaines de brimades.

"Une personne en souffrance"

Le 23 juillet 2011, la rivalité a tourné au drame. Denis "était sous l'emprise de l'alcool", raconte un voisin, témoin de la scène. "Je ne l'avais jamais vu dans cet état là. Ils se sont tous les deux provoqués, puis j'ai vu Denis sortir le couteau."

"Il a couru, il l'a planté à plusieurs reprises, puis il est remonté dans son appartement et a nettoyé son couteau. Après, Denis était comme paralysé, il ne disait plus rien", a-t-il poursuivi. 

Lors de la première matinée du procès, un enquête de personnalité a décrit l'accusé comme "une personne en souffrance", marqué par une enfance durant laquelle son père le frappait, puis par une évidente précarité sociale.

"Pas la volonté de tuer"

"Mon client n'a jamais eu la volonté de tuer. Il a donné un coup de couteau un peu comme on donne une claque à son frère. C'est une simple dispute qui a mal tourné, comme dans une famille", a affirmé à l'avocat de la défense, Me Gérard Welzer.

Denis, le faux Gainsbourg, poursuivi pour tentative de meurtre, risque 30 ans de prison. Le verdict est attendu lundi soir.

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V. D. avec AFP