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Police-Justice

Sondage de l'Elysée: un ex-conseiller de Sarkozy mis en examen pour favoritisme

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Il est le troisième homme à être inquiété par la justice dans ce dossier. L'ex-conseiller "opinion" de Nicolas Sarkozy, Julien Vaulpré, a été mis en examen pour "favoritisme" dans l'affaire des sondages et dépenses de communication de l'Elysée lors du dernier quinquennat, ont indiqué vendredi de sources judiciaire et proche du dossier.

L'enquête, menée par le juge d'instruction Serge Tournaire, porte sur d'éventuelles irrégularités dans les contrats conclus par l'Elysée avec neuf instituts de sondage ou sociétés de conseil durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012. 

Début juin, Julien Vaulpré, aujourd'hui directeur général du cabinet de conseil en stratégie Taddeo, et cinq autres collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui ont occupé successivement le poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu'Emmanuelle Mignon, avaient été placés en garde à vue.

Fin juillet, Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Pierre Giacometti, qui conseille encore régulièrement l'ancien chef de l'Etat, a été mis en examen fin septembre pour recel de favoritisme.

La polémique avait démarré en 2009 après la publication d'un rapport de la Cour des comptes qui épinglait sévèrement une convention signée le 1er juin 2007 entre l'Elysée et le cabinet de Patrick Buisson, Publifact. La Cour relevait l'absence d'appels d'offres permettant une mise en concurrence des instituts. La défense de Buisson et Giacometti argue que le code des marchés publics ne s'appliquait pas à l'époque à l'Elysée.

Signée par la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, cette convention donnait aussi à Publifact "une totale liberté d'appréciation" sur les dépenses à engager, s'inquiétait la Cour. Les enquêteurs ont calculé que, via ses cabinets Publifact et Publiopinion, Patrick Buisson avait gagné en revendant des sondages à l'Elysée plus d'1,4 million d'euros en seulement deux ans, selon une source proche du dossier.

L'association de lutte contre la corruption Anticor avait alors porté plainte en 2010, mais n'avait obtenu que fin 2012, au prix d'une longue bataille procédurale, que le juge Tournaire puisse enquêter. Au-delà de ceux qui ont bénéficié des contrats, l'enquête porte aussi sur les donneurs d'ordre. 

la rédaction avec AFP