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Police-Justice

Six morts dans une catastrophe ferroviaire à Brétigny-sur-Orge

Six personnes ont été tuées et huit grièvement blessées dans le déraillement d'un train Corail Paris-Limoges vendredi après-midi dans la gare à Brétigny-sur-Orge, à une quarantaine de kilomètres au sud de Paris. /Photo prise le 12 juillet 2013/REUTERS/Gon

Six personnes ont été tuées et huit grièvement blessées dans le déraillement d'un train Corail Paris-Limoges vendredi après-midi dans la gare à Brétigny-sur-Orge, à une quarantaine de kilomètres au sud de Paris. /Photo prise le 12 juillet 2013/REUTERS/Gon - -

par Pauline Mevel BRETIGNY-SUR-ORGE, Essonne (Reuters) - Six personnes ont été tuées et huit grièvement blessées dans le déraillement d'un train...

par Pauline Mevel

BRETIGNY-SUR-ORGE, Essonne (Reuters) - Six personnes ont été tuées et huit grièvement blessées dans le déraillement d'un train Corail Intercités Paris-Limoges (Haute-Vienne) vendredi après-midi dans la gare à Brétigny-sur-Orge (Essonne), à une quarantaine de kilomètres au sud de Paris.

Le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a évoqué une "catastrophe ferroviaire" au sens où l'entend la compagnie de chemin de fer et un plan Rouge a été déclenché avec le déploiement de convois de pompiers, d'ambulances et d'hélicoptères, qui ont pris en charge les victimes.

Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, a annoncé samedi qu'aucune nouvelle victime n'avait été signalée depuis le bilan donné précédemment par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui s'est rendu sur place dans la soirée.

Ni Frédéric Cuvillier, ni Jean-Marc Ayrault n'ont précisé si le pronostic vital de certains blessés était engagé, comme l'avait fait pour l'un d'entre eux François Hollande, venu à Brétigny plus tôt dans la soirée de vendredi.

Le ministre des Transports a confirmé que la vitesse du train n'était pas en cause et a précisé que l'enquête s'intéresserait en priorité à l'état des infrastructures et à une éventuelle erreur d'aiguillage

Il a par ailleurs rendu hommage au conducteur, et a expliqué qu'il avait évité une catastrophe bien plus grave en empêchant un heurt avec un train situé à 200 mètres.

"Le bilan est très lourd mais sans commune mesure avec ce qui aurait pu se passer si le chauffeur n'avait pas réagi", a dit Frédéric Cuvillier à France Info. "Il y aurait pu avoir une collision beaucoup plus grave avec un bilan plus lourd encore."

"TRÈS GROSSE CATASTROPHE"

Le train Corail transportait environ 370 passagers et ne devait pas s'arrêter à Brétigny-sur-Orge, a indiqué la SNCF. Il a traversé la gare à une vitesse normale, selon des témoins.

"Pour moi, c'était une très grosse catastrophe ferroviaire", a déclaré à Reuters Clément, 17 ans, qui se trouvait dans le second wagon. "C'était un trajet tout à fait normal et après on a eu la sensation de rouler sur des graviers. Le wagon qui était devant moi a commencé à se renverser sur le côté."

Au passage de la gare, vers 17h14, quatre wagons ont déraillé pour une raison encore inconnue. L'un s'est couché sur la voie et les trois autres ont traversé le quai central et se sont enchevêtrés de l'autre côté.

"La France est un pays qui est capable, quand il y a une catastrophe, de faire face", a déclaré François Hollande, qui s'est rendu à Brétigny en début de soirée vendredi.

Le chef de l'Etat a assuré que toutes les enquêtes seraient conduites "pour qu'il n'y ait aucun doute sur ce qui s'est produit." "J'ai demandé moi-même que nous connaissions toutes les causes et qu'aucune ne soit écartée."

"Ce qui m'a été dit, c'est qu'il y aurait eu un choc, reste à savoir la nature de ce choc", a-t-il ajouté. "C'est l'enquête qui le dira. Il n'y avait pas eu de travaux ces derniers jours, donc ce n'est pas un ouvrage qui aurait été abîmé au cours de ces travaux. Evitons toute polémique inutile."

POLÉMIQUE ATTENDUE

Guillaume Pépy a précisé que trois enquêtes avaient commencé sous l'autorité de la justice. "Il n'est pas à l'heure actuelle possible de connaître les causes de cette catastrophe, c'est beaucoup trop tôt", a-t-il dit.

La SNCF et le ministère des transports ont néanmoins rapporté que le train circulait à une vitesse normale de 137 km/h.

Pierre Serne, vice-président de la région Ile-de-France chargé des transports, a mis en cause le manque d'investissements sur cette ligne très utilisée, qui dessert à la fois la grande banlieue de Paris et le centre de la France.

"On est en train d'essayer de faire remonter ce réseau qui a beaucoup souffert ces dernières décennies et sur lesquels, on l'a dit et répété, la maintenance du réseau a mal été faite ces dernières décennies", a-t-il dit sur BFM-TV.

Le syndicat SUD-Rail a lui appelé à la tenue d'une réunion entre représentants de l'Etat, de la SNCF, de Réseau ferré de France (RFF) et des syndicats concernant la gestion du système ferroviaire.

Dans la presse, la grande majorité des éditorialistes estimait samedi que l'accident allait inévitablement donner lieu à une polémique sur l'état du réseau.

En raison de la catastrophe, la ligne C du RER a été suspendue, ce qui a bloqué des centaines de milliers de personnes, a-t-il précisé sur BFM-TV.

Le trafic de la gare d'Austerlitz à Paris a été également interrompu.

Avec Jean-Philippe Lefief et Julien Dury pour le service français