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Police-Justice

Sept policiers jugés en appel pour de fausses accusations

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PARIS (Reuters) - Le procès en appel de sept policiers reconnus coupables en première instance de violences et de fausses accusations de tentative...

PARIS (Reuters) - Le procès en appel de sept policiers reconnus coupables en première instance de violences et de fausses accusations de tentative d'homicide s'est ouvert à Paris mercredi sur fond de tensions entre police et magistrature.

Les syndicats de police se sont abstenus, contrairement au procès de première instance en 2010, de toute manifestation publique de soutien. Cinq des sept prévenus ont déclaré à la barre reconnaître les faits et dit avoir fait appel car ils trouvaient leur peine trop sévère. Les deux autres se sont déclarés innocents.

L'audience, qui se termine jeudi, intervient dans un climat délétère pour la police française, du fait de plusieurs affaires, notamment l'incarcération du n°2 de la PJ lyonnaise pour trafic de stupéfiants et la mise en examen du patron de la sûreté de Lille pour proxénétisme.

Les policiers rejugés à Paris ont été condamnés en première instance à Bobigny (Seine-Saint-Denis) à des peines de six mois à un an de prison ferme, ce qui avait suscité la colère des syndicats de la profession mais aussi, fait inédit, du ministre de l'Intérieur d'alors, Brice Hortefeux.

L'affaire avait mis le feu aux poudres dans la magistrature, où les syndicats s'étaient indignés de voir des policiers en tenue et en voitures sérigraphiées toutes sirènes hurlantes manifester devant le tribunal après le jugement.

Lié au pouvoir exécutif, le parquet, fait aussi inhabituel, avait fait appel car il jugeait les peines trop sévères.

Les policiers condamnés, qui sont presque tous suspendus mais toujours payés, sont accusés d'avoir imputé les blessures d'un de leurs collègues survenues à Aulnay-sous-Bois, près de Paris, à une tierce personne qu'ils poursuivaient.

Ces blessures résultaient en fait d'une collision avec une autre voiture de police. Trois des policiers auraient de plus frappé ensuite à terre l'homme qu'ils poursuivaient.

Tous sont accusés d'avoir participé à la diffusion d'une fausse version en rédigeant un faux procès-verbal, où ils accusaient l'homme arrêté de tentative de meurtre, ce qui lui faisait risquer une condamnation à perpétuité. Cet homme n'est plus partie civile en appel, pour un motif inconnu.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal