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Seine-Saint-Denis: l'interpellation d'une femme voilée dégénère et créé la polémique sur les réseaux sociaux

Police (illustration)

Police (illustration) - AFP

Accusée sur les réseaux sociaux par une vidéo virale d'avoir interpellé une conductrice parce qu'elle portait le voile, la police a livré sa version des faits ce samedi. Elle évoque une infraction au code de la route comme point de départ d'une interpellation qui aurait pu mal tourner.

C'est une vidéo virale qui a trouvé un écho dans un contexte particulièrement sensible. Depuis vendredi soir, l'interpellation à l'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) d'une femme vêtue d'une burqa, voile couvrant intégralement le corps avec une ouverture au niveau des yeux, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, a créé la polémique après avoir été vue plus de 400.000 fois.

Sur les images, où il n'est pas possible de distinguer la personne en question, on entend une femme hurler tandis qu'un témoin crie aux policiers de la "lâcher". Une séquence présentée sur les réseaux sociaux comme une agression de policiers envers une femme de confession musulmane, suscitant la colère de nombreux internautes. Une version officiellement démentie par la préfecture de police sur twitter, et dont le déroulé des faits nous a été précisé par plusieurs sources policières.

Un chien non-muselé 

Sur twitter, l'institution évoque une infraction au code de la route, une voiture ayant été repérée roulant à "vive allure" sur une voie de tramway. Elle assure également que la conductrice a "refusé le contrôle et insulté les policiers" tout en "faisant l'apologie du terrorisme". Elle aurait ensuite "incité les passants à l'émeute". Une interpellation qui s'est terminé, ajoute la préfecture de police, par la mort d'un "molosse agressif neutralisé par un tir".

Un temps présenté comme le chien d'un tiers venu se mêler à l'interpellation, il s'agit en réalité de celui de la conductrice, affirme ce samedi soir Grégory Goupil du syndicat de police Alliance 93: "Il a sauté sur les fonctionnaires de police. Il n'était pas muselé."

Selon une autre source policière consultée par BFMTV, la femme en question est déjà connue des forces de l'ordre pour de multiples outrages.

"Ces fonctionnaires ont très bien réagi"

"Ce sont des fonctionnaires qui ont très bien réagi, avec sang-froid: il n'y a pas eu de dommages collatéraux, avec un seul tir", salue ce samedi soir Grégory Goupil du syndicat Alliance 93. "Cette personne n'a pas été contrôlée à cause de son voile au volant", assure le syndicaliste en réponse aux accusations émises et fortement relayées sur les réseaux sociaux. Ajoutant: "Quand la voiture a été repérée en infraction il n'était pas possible de dire pour nos collègues s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme."

"On part simplement d'un contrôle routier", ajoute-t-il, avant d'inviter les personnes qui partagent ce genre de contenu à "vérifier l'information". "Il pourrait y avoir des conséquences dramatiques", soupire-t-il, pour conclure.

La femme interpellée, elle, a été placée en garde à vue au commissariat d'Aubervilliers.

Alexandra Gonzalez, avec Jérémy Maccaud