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Police-Justice

Seine-Saint-Denis: démantèlement d'un gang soupçonné de racketter des commerçants

Police (illustration)

Police (illustration) - AFP

Les enquêteurs sont progressivement parvenus à identifier les suspects en reliant une dizaine d'incendies d'origine criminelle survenus depuis 2019 dans un centre commercial de la cité HLM dite des "4000".

"Méthodes mafieuses", commerçants apeurés et incendies volontaires envers les récalcitrants: dix personnes ont été mises en examen, notamment pour extorsion en bande organisée dans la cité des 4000 à La Courneuve, a annoncé ce vendredi le parquet de Bobigny.

Interpellés lundi et mardi, les malfaiteurs présumés ont tous été mis en examen à l'issue de leur garde à vue, "des chefs d'extorsion en bande organisée, destruction par incendie ou moyen dangereux du bien d'autrui commis en bande organisée, et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime", a précisé le parquet.

Les enquêteurs sont progressivement parvenus à les identifier en reliant entre eux une dizaine d'incendies d'origine criminelle survenus depuis 2019 dans un centre commercial de la cité HLM dite des "4000", emblématique de cette ville populaire de Seine-Saint-Denis.

Cinq mis en cause repérés au mois d'avril

Ainsi, cinq des mis en cause avaient été repérés après un incendie ayant ravagé trois boutiques du centre commercial le 11 avril 2020, a retracé le parquet.

Les enquêteurs du commissariat local "comprenaient rapidement que ces incendies s'inscrivaient dans un contexte d'extorsions contre les commerçants, les incendies venant en représailles de commerçants n'obtempérant pas", a-t-il souligné.

Au cœur de ce système, des "méthodes mafieuses" visant notamment des supermarchés ou des enseignes de restauration rapide: le gang exigeait "des biens gratuits, des versements mensuels de 'loyers de paix' et allait même pour certains commerces jusqu'à imposer des 'agents de sécurité' que les commerçants devaient rémunérer pour être 'protégés' de risques créés par les malfaiteurs eux-mêmes", a détaillé le parquet, déplorant l'impossibilité de recenser le nombre total de victimes, certaines craignant des représailles.

Les dix individus, résidant tous à La Courneuve, ont pour la plupart déjà été condamnés, "certains plus de 15 fois pour des faits similaires", a noté le parquet, qui a requis leur placement en détention provisoire.

F.B. avec AFP