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Police-Justice

Sécurité dans les trains: quelles mesures de sécurité en France et à l'étranger?

Un agent Securail en gare de Bruxelles samedi 22 août.

Un agent Securail en gare de Bruxelles samedi 22 août. - Nicolas Materlinck - AFP

L'attaque du Thalys vendredi relance le débat sur la sécurité à l'intérieur des trains, déjà posé après les attentats de Madrid en 2004. Si depuis les attaques terroristes de janvier dernier, la sécurité a été renforcée d'un cran en France, certains pays comme l'Espagne vont plus loin.

5 millions de Français empruntent chaque jour quelque 15.000 trains à partir des 3.000 gares de l'hexagone. Faut-il renforcer la sécurité dans les trains et les contrôles des bagages dans les gares? La question se repose depuis l'attaque dans le Thalys vendredi. Sans aucun contrôle à quai, le tireur a pu entrer dans le train muni d'un véritable arsenal, dont un fusil d'assaut.

Depuis les attentats de janvier, la sécurité est renforcée en France. Gendarmes et militaires arpentent les gares, arme à la main. Même chose en Suisse, ou encore en Allemagne où la police fédérale a conclu en 2000 avec la Deutsche Bahn un accord prévoyant des échanges d'informations et de vidéo-surveillance, ainsi que des actions de prévention.

Ayoub El Khazzani, principal suspect dans l'attaque du Thalys, aurait embarqué à Bruxelles dans le train qui reliait Amsterdam à Paris. Le gouvernement belge a depuis renforcé les patrouilles de police en gare ainsi que des équipes Sécurail, société privée.

Contrôle systématique pour les grandes lignes espagnoles

Les gares italiennes soumettent les passagers, depuis le 1er mai et au départ de certaines grandes gares, à des contrôles de sécurité avant d'embarquer.

Profondément marquée par les attentats du 11 mars 2004 à Madrid qui avaient fait 191 morts et près de 1.900 blessés dans quatre trains de banlieue, l'Espagne a mis en place des mesures similaires à celles qui existent dans le aéroports. Les autorités contrôlent l'identité des passagers et leurs bagages. Ces mesures s'appliquent en revanche pour les seuls trains longue distance.

L'Eurostar, un cas à part

L'Eurostar reliant Paris et Bruxelles au Royaume-Uni via le tunnel sous la Manche est un cas à part. Chaque passager doit arriver plus d'une demi-heure avant le départ du train, et voit son identité vérifiée par des agents du pays destinataire et ses bagages contrôlés dans un portique.

Mais cela est dû, d'une part, aux contrôles d'identité effectués pour entrer au Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de l'espace Schengen, et d'autre part aux mesures de sécurité nécessaires avant d'emprunter le tunnel sous la Manche.

L'installation de portiques en France?

Manuel Valls a annoncé dès samedi l'extension au plan national du numéro vert 3117, qui sert à signaler des situations anormales sur les TER et en région parisienne. Le gouvernement, en charge de ces décisions, réfléchit à d'autres mesures, dont certaines pourraient être prises d'ici la fin de la semaine.

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, ministre de tutelle des Transports, préconise l'installation de portiques de sécurité "pour les trains qui franchissent les frontières".

Le patron de la SNCF n'a pas trop voulu en dire lundi sur BFM Business, il a simplement indiqué que les fouilles allaient se multiplier. Guillaume Pépy s'est montré en revanche opposé à l'installation systématiques de portiques: "Si on mettait des portiques devant tous les trains, ce serait juste vingt fois ce qui se passe aujourd'hui dans les aéroports. Ce n'est pas une question de gros sous mais de faisabilité".

"Les forces de l'ordre ne peuvent pas tout faire"

"On a toujours une menace terroriste très importante qui s'adapte à nos moyens. Lorsque l'on mettra des moyens supplémentaires pour sécuriser les TGV, cela risque malheureusement d'être les TER ou les trains de banlieue qui seront ciblés" estime Sébastien Pietrasanta, le rapporteur PS du projet de loi antiterroriste.

"Les forces de l'ordre ne peuvent pas tout faire", estime pour sa part Chris Norman, l'un des "héros" qui a maîtrisé l'assaillant. Le britannique en est désormais convaincu, on "ne doit pas toujours se mettre dans la situation d'un assisté". Le décoré de la légion d'honneur juge que "la seule manière de faire changer choses est d'agir en tant que citoyen".

K. L.