BFMTV
Police-Justice

Sébastien Cauet: au tribunal, l'animateur veut être indemnisé par NRJ pour rupture abusive de contrat

Une audience de plus de deux heures s'est tenue ce lundi 18 mars au tribunal de commerce de Paris dans le conflit qui oppose Sébastien Cauet à NRJ. Accusé de viols et d'agressions sexuelles par cinq plaignantes, l'animateur est écarté de l'antenne depuis fin novembre. Une décision qu'il conteste désormais.

Un homme mis en cause pour des faits de viols et d'agressions sexuelles peut-il continuer à animer une émission de radio au "ton badin", au "ton humoristique"? Le tribunal de commerce de Paris a passé un peu plus de deux heures, ce lundi 18 mars, à étudier la question en examinant l'assignation de Sébastien Cauet.

Visé désormais par cinq plaintes dont une pour viol sur mineure, le célèbre animateur de radio avait demandé, dans un premier temps, à pouvoir réintégrer l'antenne de NRJ sur laquelle il exerçait depuis plus de dix ans. Sauf qu'il ne le peut plus aujourd'hui.

"Il a attendu mais finalement il a dû se séparer de 24 salariés avec qui il fabriquait cette émission, a expliqué Frédéric Lamoureux, son avocat. Il ne peut pas mettre en péril sa société comme ça..." 

"Il ne peut plus continuer comme avant"

Désormais, l'animateur demande à être indemnisé pour rupture abusive de contrat. Il reconnaît que le 22 novembre dernier, lorsque les premières accusations ont émergé sur les réseaux sociaux, il a proposé à NRJ "d'un commun accord" de ne pas prendre l'antenne. Mais selon lui, il aurait pu revenir dès le lendemain.

Sauf que NRJ ne le voyait pas de cet oeil. "Le groupe NRJ n'est pas masochiste, a ainsi plaidé Thierry Marembert. Cauet apporte 44% de l'audience quotidienne. Mais il ne peut plus continuer comme avant. Nous aussi, nous sommes victimes de cette situation."

Incisif, l'avocat a notamment cité les annonceurs qui menaçaient de quitter NRJ si Cauet était maintenu à l'antenne. Et aussi une municipalité qui devait l'accueillir pour une émission délocalisée. Car pour l'avocat, il existe un risque de trouble à l'ordre public. 

"Tout est faux", la défense de Cauet - 11/12
"Tout est faux", la défense de Cauet - 11/12
10:29

"M. Darmanin a été accusé par une femme, ça a duré sept ans ! M. Besson a été accusé par une femme, ça a duré cinq ans. Là, M. Cauet est accusé par cinq femmes. Cela va durer très longtemps. Et à chaque rebondissement médiatique, que va-t-on faire à l'antenne ?"

L'avocat a aussi expliqué que l'émission phare (15h/19h) s'adressait avant tout à un public jeune et surtout féminin, à 55%.

Cauet, lui, ne voit pas le problème. "En 2011, pendant trois mois, j'ai enregistré mes émissions. Je pourrais le faire pour éviter le trouble", a-t-il proposé. Mes les deux parties semblent irréconciliables.

1,5 million par an

Au-delà du sort personnel de l'animateur, l'enjeu de l'audience est également financier. Be Aware Group, la société de Sébastien Cauet, est en effet liée avec le groupe NRJ jusqu'en 2026. Avec à la clef, un montant d'1,5 million d'euros par an.

NRJ va-t-il devoir s'acquitter de cette somme en guise d'indemnité? Ou le tribunal va estimer que le contrat est "caduc", en raison de ce cas de force majeur? Réponse donc le 7 mai prochain.

À la fin de l'audience, dans une très courte prise de parole dans le prétoire, Sébastien Cauet a simplement indiqué qu'il voulait continuer à faire sa passion, à faire de la radio. "Que ce soit sur NRJ ou ailleurs..."

Vincent Vantighem