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Police-Justice

SDF tués à Niort: motifs "crapuleux" sur fond d'alcoolisation, selon le parquet

Un policier, image d'illustration

Un policier, image d'illustration - AFP

La série de meurtres de marginaux à Niort, dont les corps mutilés ont été retrouvés depuis mai et pour lesquels quatre SDF ont été mis en examen, a été commise "pour des motivations essentiellement crapuleuses" et sur fond d'alcoolisation massive, a indiqué ce vendredi le parquet de Poitiers.

Les motivations du groupe de tueurs présumés, des sans-abri âgés de 20 à 56 ans qui ont été mis en examen pour "homicide volontaire, en réunion, accompagné, précédé ou suivi de la commission d'actes de tortures ou de barbarie", étaient "essentiellement crapuleuses", a expliqué en conférence de presse le procureur de la République adjoint de Poitiers.

Des crimes particulièrement violents

Il s'agissait pour eux "soit de s'approprier le logement d'une personne tuée, soit de voler", même si les victimes "ne possédaient pas grand chose". "Il faut rajouter un contexte d'alcoolisation extrêmement excessive, de prise de stupéfiants et, peut-être, d'un effet de groupe qui a accentué la violence de ces crimes", a-t-il précisé.

Des crimes particulièrement violents, comme en témoignent les traces retrouvées sur les corps par les enquêteurs. "Les fonctionnaires de mon service, pourtant habitués, ont été choqués par les scènes que nous avons pu découvrir", a souligné le chef de l'antenne de police judiciaire de Poitiers, chargée de l'enquête. Celle-ci avait débuté après la découverte d'un premier cadavre, en mai dernier, et trois autres corps ont depuis lors été retrouvés. 

Le cadavre d'un homme nu dans une baignoire

Le 21 mai, un marginal s'était présenté au commissariat de Nantes pour signaler qu'un homme avait été tué dans un appartement HLM du centre de Niort. Le lendemain, la police y trouvait le cadavre d'un homme nu dans une baignoire, visiblement abandonné depuis plusieurs jours et portant des traces de coups et mutilations. L'autopsie révèlera que le SDF avait été tué de plusieurs coups de couteau la semaine précédente, et que des morceaux de chair avaient été découpés.

Dans la foulée, cinq suspects avaient été interpellés, mis en examen et placés en détention provisoire. L'un d'entre eux s'étant vanté auprès d'autres marginaux d'avoir déjà tué par le passé, les enquêteurs avaient procédé à de nouveaux interrogatoires.

Un quatrième corps dans la cave d'un squat

Le 22 juin, ils exhumaient les restes de deux hommes enterrés dans le jardin d'une maison à l'abandon et squattée, toujours à Niort. L'une des victimes était l'occupant de l'appartement où avait été commis le premier meurtre découvert, ainsi qu'un sans-abri âgé de 19 ans. Quatre des cinq SDF déjà placés en détention pour ce meurtre étaient impliqués dans ces crimes, commis au mois d'avril, pour lesquels ils ont à nouveau été mis en examen, a précisé le parquet.

Sur les indications de certains suspects, les policiers ont finalement découvert le 19 juillet, toujours dans le centre de Niort, un quatrième corps dans la cave d'un squat. Il s'agit d'un homme sous curatelle, "évoluant dans les milieux marginaux de la ville", qui était porté disparu et dont la mort est là encore "d'origine criminelle". L'enquête doit cependant encore établir un lien formel entre ce meurtre et les trois précédents.

C.H.A. avec AFP