Scandale chez Joël Robuchon: un ancien employé témoigne

Depuis quelques jours, des employés dénoncent les conditions de travail et le harcèlement dont ils seraient victimes dans les cuisines de "La Grande Maison", le restaurant bordelais de Joël Robuchon. En cause? Le bras droit du grand chef, le Japonais Tomonori Danzaki. Témoignage.

Ce 1er janvier devait être le début d'une belle année pour Yves. C'est son premier jour de travail dans les cuisines de "La Grande Maison", le nouvel établissement bordelais du célèbre chef Joël Robuchon. Une première journée qui va se terminer dans la tourmente.

Car si "La Grande Maison" n'a pas obtenu d'étoile au dernier palmarès du Guide Michelin, la discipline est de mise dans les cuisines. Sauf que cette rigueur tournerait au harcèlement, selon plusieurs employés.

Insultes blessantes

L'un deux a décidé de porter plainte pour "harcèlement moral et agissements répétés ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de travail pouvant porter atteinte aux droits, à la dignité, à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui" après avoir témoigné sur FranceTVInfo.

Pour BFMTV, il revient sur les deux jours qu'il a passé dans l'établissement à subir brimades et humiliations, notamment quand il demande une pause pour changer de chaussures. 

"Je me suis fait insulter, je me suis fait humilier un petit peu devant tout le monde, devant toute la brigade mais c'est des insultes blessantes", confie-t-il anonymement.

Forcé de boire de l'eau bouillante

A aucun moment, le cuisinier ne met en cause Joël Robuchon. L'auteur de cet harcèlement serait le japonais Tomonori Danzaki, le bras droit du chef étoilé. Du travail de neuf heures à minuit, sans pause, et malgré ce rythme, l'employé n'a pas encore été payé. Et pourtant, il a subi les charges du chef qu'il décrit comme "sadique".

Après une erreur de préparation, l'employé est victime cette fois-ci d'une humiliation plus violente.

"Il a mis du sel dans de l'eau et il m'a forcé à boire, en disant: 'Vas-y, tu bois ça ou tu te casses'. Il m'a forcé à boire de l'eau bouillante", assure l'homme.

Selon lui, une dizaine d'autres employés auraient déjà quitté le restaurant. Contacté à plusieurs reprises, l'établissement de Joël Robuchon a refusé de s'exprimer.

J.C. avec Jean-Vincent Molinier