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Police-Justice

Savoie: un père et son fils interpellés pour avoir pillé près de 3000 pièces archéologiques dans un lac

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Deux hommes ont été arrêtés ce lundi près du lac d'Aiguebelette en Savoie pour avoir pillé pendant des années des pièces archéologiques se trouvant dans et à proximité du lac.

Un père et son fils ont été interpellés ce lundi en Savoie pour le pillage des années durant de milliers de pièces archéologiques, certaines datant de l'âge de bronze, qu'ils trouvaient au fond et aux abords du lac d'Aiguebelette, ont indiqué mercredi les gendarmes.

Âgés de 43 ans et de 19 ans, les deux hommes ont reconnu les faits lors de leur garde à vue à l'issue de laquelle ils sont ressortis libres, ont-ils précisé, confirmant une information de France Bleu Isère.

"C'est le parquet de Chambéry qui décidera des poursuites dans l'attente d'un rapport d'expertise de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et en fonction des investigations", a-t-on ajouté de même source.

Deux hommes équipés de détecteurs de métaux

Le père et le fils sont visés par une enquête préliminaire pour "destruction ou modification sans autorisation d'un territoire classé", "dégradation d'un patrimoine archéologique", "vol d'objets classés et "utilisation sans autorisation de détecteurs de métaux".

Les faits remontent à mai 2019 quand les gardes du lac d'Aiguebelette, qui recèle un site palafittique (ndlr: ensemble de vestiges d'habitations lacustres) préhistorique classé au patrimoine mondial de l'Unesco, remarquent le comportement suspect des deux hommes.

Ces derniers, équipés de détecteurs de métaux, longeaient les bords du lac ou effectuaient des plongées en bouteilles pour remonter des artefacts. Pointes de flèche, haches, couteaux, statuettes ainsi que pièces de monnaie de grande valeur, datant du néolithique, de l'Âge du Bronze et de l'Antiquité, ont été retrouvés au domicile des suspects.

L'ensemble des pièces, près de 3000 au total, a été saisie dans le cadre de l'enquête, qui n'a pas permis pour l'instant de déterminer s'il y avait eu un trafic.

Deux experts de la Direction régionale des affaires culturelles de Lyon et un du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines de Marseille ont assisté les gendarmes lors de la perquisition et confirmé la valeur du trésor archéologique à au moins "plusieurs dizaines de milliers d'euros", selon la même source. 

Jeanne Bulant avec AFP