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Salon de l’automobile : la voiture électrique en vedette

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Au Salon de l’automobile qui ouvre vendredi, la voiture électrique devrait être la grande vedette. Tous les constructeurs ont leur modèle, et l’Etat a décidé d’aider le marché. Enfin « des véhicules électriques sexy qu’on a envie d’acheter », se réjouit un spécialiste.

Elle risque d’être la grande vedette du Salon de l’automobile qui, après avoir reçu la presse jeudi, ouvrira ses portes au public samedi : la voiture électrique est sur tous les fronts.
Avec 3 825 exemplaires de voitures électriques vendues en France entre janvier et août 2012, le marché reste embryonnaire, mais tous les constructeurs essayent de s’y positionner et exposent prototypes et innovations technologiques. La volonté du gouvernement, de faire de l’électrique sa priorité, y est sans doute pour quelque chose.
Le plan automobile d'Arnaud Montebourg de juillet permet 4 500 euros de bonus à l'achat d'un véhicule hybride et 7 000 euros pour une voiture électrique. 50 millions d'euros ont aussi été promis dans le déploiement des bornes de recharge, qui manquent cruellement dans le paysage urbain, et de nouvelles mesures devraient être annoncées dans ce sens dans les prochains jours par le ministère du Redressement productif.

« De beaux véhicules, des véhicules sexy, qu’on a envie d’acheter »

Et l’offre commence réellement à suivre. « Il y a deux ans, sur le Mondial, on avait vu beaucoup de microstands, ou même un espace électricité, une sorte d’îlot, une bulle, nous dit Alexandre Guillet, le rédacteur en chef du Journal de l'Automobile. Là, on voit des solutions électriques sur les stands de gros producteurs généralistes, de mastodontes qui se portent très bien comme BMW, on voit quand même que c’est une réalité. Avec ce que présente BM, avec ce que prépare Audi, ça va être aussi de beaux véhicules, des véhicules sexy, qu’on a envie d’acheter quand on a bien sûr de l’argent, mais ce n’est pas limité à un chariot de supermarché qui nous "déroutait" tous, pour rester poli ».

« Nous avons le choix d’être force d’exemple »

« C’est une bonne idée, approuve Luis Le Moyen, directeur de l’ISAT (l'Institut supérieur de l'automobile et des transports), car sans cet effort-là, la mutation va prendre beaucoup de temps, et nous ne l’avons pas ». Selon lui, c’est maintenant que la France doit se positionner pour être première sur la ligne d’arrive. « Nous avons le choix d’être force d’exemple, de prendre l’initiative et d’y aller, la France est particulièrement bien placée pour ça grâce à sa production d’énergie nucléaire à basse émission de carbone. C’est générateur d’emplois et d’activité économique, à mon sens c’est plutôt une bonne idée », affirme-t-il.

« Ce n’est pas comme ça qu’on relancera les usines françaises »

Pour Christophe Boulain, le rédacteur en chef d'Auto Moto en revanche, c’est surtout un pari qui coûtera cher pour bien peu de résultats, en tout cas pour l’automobile hexagonale. « Ce n’est pas comme ça qu’on relancera l’industrie automobile française, on parle d’une niche, regrette-t-il. Alors ça va aider un constructeur français, Renault, plutôt en avance sur ce domaine-là. Derrière il y aura Ford ou Volkswagen qui auront aussi des véhicules électriques, mais pas produits en France, et qui auront la même aide. Donc je ne vois pas tellement l’intérêt à long terme, ce n’est pas comme ça qu’on relancera les usines françaises ».

La rédaction Victor Joanin