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"S'il va en Italie, il est mort": le pizzaïolo mafieux en cavale en France conteste son extradition

Egardo Greco, sur une photo partagée par les carabiniers italiens.

Egardo Greco, sur une photo partagée par les carabiniers italiens. - Capture d'écran/Carabiniers de Cosenza

Condamné en Italie à la réclusion criminelle à perpétuité en 2006 pour un double meurtre, Edgardo Greco a été interpellé en février dernier à Saint-Etienne où il s'était installé depuis 16 ans.

Edgardo Greco va-t-il être reconduit en Italie? La justice française a rendu jeudi un avis favorable à la demande d'extradition présentée par les autorités italiennes à l'égard de ce ressortissant de 63 ans condamné dans son pays pour son appartenance à la mafia calabraise.

De l'autre côté des Alpes, on parle de "l'un des pires criminels italiens". En 2006, Edgardo Greco fuit l'Italie après avoir été condamné pour un double meurtre commis en 1991 avec deux complices et pour une tentative de meurtre dans le cadre d’une "guerre mafieuse" entre les gangs Pino-Sena et Perna-Pranno qui a marqué le début des années 1990", explique Interpol dans un communiqué en février dernier.

Condamné pour un double meurtre

En cavale, sous mandat d'arrêt européen depuis 2014, Edgardo Greco menait une vie très éloignée des faits pour lesquels il a été condamné. Il s'était installé en France empruntant le nom de Paolo Dimitrio. À Saint-Etienne, dans le Rhône, il travaillait dans la restauration et était devenu le propriétaire et gérant de Caffé Rossini Ristorante, de juin à novembre 2021, qui avait fait l'objet d'un article dans Le Progrès.

C'est notamment sur la base de cet article, et de la photo publiée avec, que les autorités italiennes avaient retrouvé sa trace. "Mon client ne veut pas se soustraire à la justice, il souhaite seulement purger sa peine en France", explique à BFMTV.com son nouvel avocat Me David Metaxas. Une situation envisageable si l'Italie dénonce sa demande d'extradition.

Pourvoi en cassation

Pour l'heure, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon a rendu un avis favorable à la demande d'extradition à laquelle s'oppose Edgardo Greco. Son avocat a déposé dès mercredi soir un pourvoi en cassation. Une nouvelle demande de mise en liberté va également être déposée alors que l'Italien est en détention depuis son interpellation en février dernier.

"S'il va en Italie, c'est un homme mort, martèle Me Metaxas. Il est mort sur le plan judiciaire, puisqu'il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, et il est mort physiquement car des gens là-bas aimeraient bien le retrouver."

Le pourvoi en cassation vise à dénoncer la légalité de la procédure, explique l'avocat sans donner plus de détails. L'examen du pourvoi par la Cour de cassation va prendre plusieurs mois. En cas d'extradition vers l'Italie, celle-ci prendrait elle aussi plusieurs mois.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV