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Police-Justice

Rouen: des enquêtes ouvertes après des plaintes pour violences dans un centre de rétention administrative

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A la suite de plusieurs plaintes déposées par des policiers et des personnes retenues, des enquêtes ont été ouvertes dans le centre de rétention administrative (CRA) de Oissel, dans l'agglomération de Rouen (Seine-Maritime).

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes au centre de rétention administrative (CRA) de Oissel, dans l'agglomération de Rouen, après que des policiers et des personnes retenues ont déposé des plaintes, a-t-on appris lundi auprès du parquet.

"Il y a trois dépôts de plainte de policiers et deux de personnes retenues. Les enquêtes sont en cours à la direction départementale de la sécurité publique", a indiqué à l'AFP Pascal Prache, procureur de la République de Rouen.

Violences et menaces de mort

"Les deux personnes retenues au centre de rétention administrative de Oissel ont porté plainte pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique", a précisé à l'AFP Solenn Leprince, avocate des deux plaignants. L'un d'eux présenterait un hématome sur le mollet et des dents cassées. L'autre aurait le poignet gonflé et du mal à bouger ses doigts.

"Les plaintes des policiers ont été déposées pour violences et menaces de mort", a déclaré de son côté une source policière à l'AFP. Les collègues ont subi des violences lors de l'hospitalisation d'un retenu au CHU de Rouen" et ce dernier "a ensuite proféré des menaces de mort et des propos à caractère jihadiste", a-t-on affirmé de même source.

Une situation tendue

Toujours selon cette source, le plus jeune des deux plaignants retenus "a été transféré à Rennes pour les séparer".

"Ces derniers temps, les retours en provenance du centre de Oissel sont inquiétants. Outre les mauvaises conditions d'accueil matériel, des retenus ont fait état d'humiliations, de propos racistes et de violences physiques", a rapporté Me Leprince.

"La situation est tendue à Oissel, notamment avec l'allongement de la durée de rétention autorisée, passée de 45 à 90 jours", a commenté une source policière.

"J'ai vu l'une des deux personnes qui dit avoir été victime de violences. Elle avait le visage tuméfié", a expliqué David Cormand, député européen EELV, qui a visité l'établissement vendredi. D'autres retenus nous ont parlé de maltraitance plus diffuse, notamment de propos racistes."

A la suite d'une visite du CRA de Oissel fin 2017, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) avait dénoncé "des comportements particuliers à certains policiers (...) tels que des moqueries, des marques de mépris, des insultes, des blagues racistes ou encore une utilisation parfois disproportionnée de la force lors de placement en chambre d'isolement".

S. M. avec AFP