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Police-Justice

Roubaix: un habitant raconte vivre sous protection policière après la diffusion d'un reportage

Le Roubaisien Amine Elbahi, qui avait dès 2020 lancé l'alerte auprès de la préfecture du Nord sur l'islam radical, est victime de nombreuses menaces de mort.

Les remous sont encore forts une semaine plus tard. Après la diffusion dimanche passé d'un reportage consacré à l'islam radical dans la ville de Roubaix, dans le cadre du programme Zone Interdite sur M6, plusieurs personnes dont la présentatrice Ophélie Meunier ont été menacées de mort et vivent désormais sous protection policière.

Dans la même situation, Amine Elbahi, juriste en droit public dans cette ville du Nord, qui a joué le rôle du lanceur d'alerte. Dès 2020, ce dernier avait alerté la préfecture du département des agissements de l'association "Ambitions et initiatives pour la réussite", soupçonnée de cours coraniques sous couvert de soutien scolaire avec subventions publiques.

Protection policière

Après enquête de la préfecture, il a été démontré que des cours d'arabe à caractère cultuel étaient bien dispensés par l'association. Le signalement a été transmis au parquet de la ville et le maire de Roubaix, suspecté de détournement de fonds par négligence, ainsi que trois membres de l'association, accusés d'abus de confiance, passeront ce mardi devant le tribunal correctionnel de Lille.

Invité ce lundi à l'antenne de BFMTV, Amine Elbahi confirme être "placé sous protection policière pour assurer ma sécurité, afin de me permettre de continuer à alerter, à prendre la parole, à proposer des idées dans le débat."

"Ceux qui me menacent sont d'abord les islamistes, ceux qui sont gênés parce que nous pointons un phénomène inacceptable propagé par l’inaction politique. Un certain nombre de nos quartiers sont ravagés par l’inaction et le clientélisme politique", assure-t-il, avant de rajouter qu'une plainte avait été déposée au procureur de Paris pour l'ensemble de ces menaces.

Le maire contre-attaque

De son côté, le maire de Roubaix, Guillaume Delbar, quelques heures après la diffusion du reportage, avait, sur Twitter, déploré "ces lanceurs d'alerte en mal de publicité que l'on voit sur tous les médias", alors qu'il a lui-même annoncé avoir été menacé de mort. À cela, Amine Elbahi "exprime sa solidarité et condamne les menaces" dont son détracteur fait face.

"Ce qui lui est reproché, c’est de ne pas avoir agi, je ne mélange pas les millions de musulmans avec une minorité d’islamistes qui prend en otage pour s’en prendre à la France. Je me bats pour que les musulmans puissent vivre librement dans leur pays", insiste-t-il.

Dans une tribune qui sera publiée mardi dans les colonnes du Figaro, ce même Amine Elbahi, qui s'étonne "du comportement de l'État en général dans les quartiers", propose plusieurs pistes afin de lutter contre l'islamisme.

"Je propose une convention nationale sur l’islamisme pour le définir juridiquement et ne pas faire d’amalgames, mais aussi de réfléchir de manière plus large et taper à la source, ce qui crée ce communautarisme, un plan anti ghetto, faire en sortie qu’il n’y en ait plus, que l’État attribue les logements sociaux", conclut-il.

Amine Elbahi s'était auparavant fait connaître pour son combat afin de rapatrier ses deux neveux de 4 et 6 ans, détenus dans un camp syrien. Sa soeur, mère des deux enfants, était partie rejoindre l'organisation Etat islamique et est selon lui détenue dans une prison kurde.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV