Roanne: le procureur ouvre une enquête après que des cigarettes trafiquées ont fait six victimes

La justice a ouvert une enquête pour vol aggravé et administration de substances nuisibles après que six personnes se sont retrouvées dans un état second pour avoir tiré quelques bouffées sur une cigarette offerte par des inconnus dans la rue, a signalé ce mercredi France Bleu Saint-Etienne-Loire. Les victimes ont toutes été dépouillées. L'enquête est toujours en cours, cherchant à la fois à identifier le produit et les agresseurs.

Qu'y a-t-il dans les volutes de ces cigarettes que des inconnus ont offert ces jours-ci à leurs victimes dans les rues de Roanne? Le procureur de la République de la ville, Abdelkrim Grini, a en tout cas ouvert une enquête pour vol aggravé et administration de substances nuisibles, signale ce mercredi France Bleu Saint-Etienne-Loire. Et pour cause, depuis le week-end dernier, c'est pas moins de six jeunes (dont cinq mineurs) qui ont été volés, dépouillés notamment de leurs téléphones portables, après avoir accepté une de ces cigarettes trafiquées. 

Dans le récit que les personnes dupées ont fait de leur mauvaise rencontre, on remarque quelques invariants. Tout d'abord, des jeunes, de deux à quatre selon les cas, viennent vers eux, discutent un brin, avant de leur proposer, apparemment généreusement, une cigarette. Cependant, quelques secondes après avoir commencé à la consommer, les victimes plongent dans une forme de léthargie.

Là, certains de leurs effets personnels sont dérobés et les agresseurs veillent à détruire les mégots. France Info relève que parmi les infortunés fumeurs, quelques individus ont traversé un épisode de surexcitation doublé d'un comportement irrationnel. Ainsi, une personne a été découverte en train de manger des graviers. 

Des agresseurs invisibles sur les images de vidéosurveillance

L'enquête doit encore déterminer l'identité des voleurs - car ils n'apparaissent pas sur les images de vidéosurveillance - et la nature exacte du stupéfiant. Sur le seul reliquat de cigarette retrouvé n'apparaissait que de la résine de cannabis. Bien insuffisant pour expliquer les effets suscités chez les victimes, surtout que d'après Bruno Courleux, chef adjoint de la brigade de sûreté urbaine de Roanne, cité par France Info, les symptômes "font penser à une drogue synthétique qui serait 400 fois plus puissante que le cannabis". 

Face à la presse ce mercredi, le procureur de la république a bien entendu appelé les Roannais à ne pas fumer de cigarette tendue par des inconnus. 

Robin Verner