Rixes entre bandes: 18 mois avec sursis pour un "raid" à la lacrymo dans un lycée du Val-de-Marne
Ils avaient surgi à une vingtaine dans le lycée à l'heure de la récréation, encagoulés et armés de bombes lacrymogènes, pour le "match retour" d'une série d'agressions entre jeunes de cités rivales du Val-de-Marne. Jeudi, deux d'entre eux ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal de Créteil.
Seuls 5 des 23 jeunes ont été arrêtés à ce stade - dont le lycéen complice qui a ouvert la grille à l'arrière de l'établissement le jour du "raid". Les deux jeunes gens jugés jeudi, 23 et 19 ans, ont nié en bloc. Les trois autres, des mineurs, seront jugés ultérieurement.
Il y a deux semaines, au moment de la récréation de 10H00, le groupe a "déboulé", selon les mots du président, dans la cour puis dans le hall du lycée Arago à Villeneuve-Saint-Georges. Ils ciblaient un élève, qu'ils ont aspergé de gaz lacrymogène et roué de coups devant les autres lycéens et le personnel, avant de prendre la fuite.
"Représailles"
L'élève n'a pas souhaité porter plainte. Aux enquêteurs, il a expliqué qu'il "ne voyait pas pourquoi on l'avait agressé". Deux jours plus tôt pourtant, il avait lui même agressé l'un de ses futurs agresseurs. "Ce qu'il n'a pas voulu dire, c"est qu'il savait qu'il s'agissait de représailles", a dit la procureure, parlant d'"opération match retour" entre bandes rivales.
Selon une source proche du dossier, la rivalité entre ces différents quartiers du département, de longue date et inexpliquée comme c'est souvent le cas dans les affaires de "bandes", est montée en tension depuis début janvier: "un jeune s'est pris une balle dans la jambe, un autre du quartier rival s'est fait lyncher dans le bus... jusqu'au raid dans le lycée".
Deux surveillants parties civiles
Deux surveillants, qui ont tenté de protéger le lycéen et ont reçu des coups et du gaz lacrymogène, se sont portés parties civiles, "pour dire stop" selon leur avocate. "Leur métier n'est pas de gérer la logique des cités", les "bandes rivales qui se livrent à de véritables batailles au coeur d'un établissement scolaire", a dit Me Anissa Righi.