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Police-Justice

Rixe mortelle à Boussy-Saint-Antoine: les mineurs se sont battus "sous la surveillance" des plus grands

Sept adolescents ont été placés en garde à vue. Parmi eux, un individu de 15 ans, qui aurait admis avoir porté les coups mortels.

Deux jours après la violente rixe qui s'est déroulée à Boussy-Saint-Antoine, dans l'Essonne, qui a causé la mort d'un adolescent et les graves blessures d'un second, on en sait un peu plus sur la chronologie des faits. Selon les premières constatations des investigations confiées à la Sûreté départementale du département, une soixantaine d'individus venus des villes d'Épinay-sous-Sénart et de Quincy-sous-Sénart ont participé à cet affrontement.

Les plus grands "en retrait"

Lors d'un point presse tenu mercredi, Caroline Nisand, procureure de la République du tribunal d’Evry, a annoncé que les participants aux bagarres étaient en réalité des mineurs, "encadrés" par des individus plus âgés.

"Il était prévu que les plus âgés, 17 ans, laissent les plus petits de 13-14 ans se battre sous leur surveillance. Il ressort que les plus petits se sont battus, les plus grands étant en retrait. Parmi eux, celui qui a porté les coups de couteau, âgé de 15 ans, est allé au contact, il s’est retrouvé encerclé et a porté deux coups de couteau en direction de chacun des mineurs de Quincy", détaille-t-elle.

"Je reste sans voix"

Interrogés par BFMTV, plusieurs témoins de la scène évoquent une bagarre violente et incontrôlable. Employé municipal à Boussy-Saint-Antoine, Moustapha Sahli a été alerté par les cris d'une trentaine d'individus qui s'affrontaient à coups de bâtons, de béquilles et de battes de base-ball. Des tirs de mortiers ont également été rapportés.

"Je suis descendu voir si je pouvais calmer les choses. Là, j’ai vu qu’il y avait trop de monde et que je ne pouvais rien faire. J’ai entendu qu’un jeune était à terre. Quand je suis revenu sur les lieux pour voir si je pouvais lui porter secours, je n’ai rien pu faire. Je reste sans voix", se rappelle-t-il, encore choqué par les événements.

De manière anonyme, un riverain rapporte de son côté que d'autres affrontements ont eu lieu plus tôt dans la journée.

"On est intervenus parce qu’il y avait un gamin par terre, ils étaient à dix dessus, à coup de béquilles, de battes de base-ball. La violence des coups portés, je n’en reviens pas, j’en ai pas dormi de la nuit", assure-t-il.

Dispositif renforcé

Dans le cadre de l'enquête, sept adolescents ont été placés en garde à vue. Parmi eux, un individu de 15 ans, qui aurait admis avoir porté les coups mortels.

Lors d'un déplacement à Dourdan, près de Saint-Chéron, où une autre collégienne de 14 ans a été tuée lundi également lors d'une rixe entre bandes rivales, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi soir le déploiement d'une centaine de policiers et gendarmes en renfort dans l'Essonne.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV