Repas clandestins: qui est Michel Soyer, à la tête d'un club cité sur des cartons d'invitation?
Le propriétaire, le cuisinier et le "fournisseur". L'affaire autour des soupçons de dîners clandestins au Palais Vivienne a connu un nouveau rebondissement ce vendredi avec le placement en garde à vue du collectionneur Pierre-Jean Chalençon et du chef Christophe Leroy, dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "travail dissimulé".
Si de nombreuses questions persistent, notamment sur l'identité des participants à ces dîners et sur la présence ou non de membres du gouvernement, les informations recueillies sur les cartons d'invitation font mention d'une autre personne, Michel Soyer.
À la tête d'une agence spécialisée en relations publiques
Michel Soyer se présente comme le président de Marquise Invest, une agence de relations publiques qui affirme sur son site Internet s'associer "à l'effort citoyen de lutte contre le Covid-19" en respectant et faisant respecter les règles gouvernementales.
"Derrière ces organisations, on parle beaucoup de M. Leroy et de M. Chalençon, mais on a également essayé d'enquêter sur un monsieur qui s'appelle Michel Soyer, qui est inconnu du grand public, mais qui est spécialiste en relations publiques, assez connu donc dans ce petit milieu du Paris mondain", souligne sur BFMTV Anaïs Condomines, journaliste au service CheckNews de Libération et co-autrice d'une enquête à son sujet.
Un autre club privé lié à ces événements
Mais c'est via un club privé, le Go East Business Club dont le site Internet semble ne plus être actif, qu'ont été organisées un certain nombre de réceptions au Palais Vivienne chez Pierre-Jean Chalençon, mais surtout des conférences-déjeuners chez Christophe Leroy.
Selon L'Express, le Go East Business Club a organisé pas moins de cinq événements au Leroy's Club à la fin du mois de décembre 2020 pour des prestations se chiffrant à plus d'une centaine d'euros le couvert. D'autres ont suivi au cours des mois de février et mars, là encore organisés par l'association de Michel Soyer.
L'Express relève par ailleurs que Michel Soyer a annoncé le 1er avril dernier sur Facebook la tenue d'une conférence au palais Vivienne. Une publication aujourd'hui introuvable sur le réseau social.
"Ce qui est drôle dans cette histoire, c'est que tout était public. Ce sont des personnes qui ne se cachaient pas du tout, ni d'organiser ni de participer à ces dîners. Tout était sur les réseaux sociaux même si depuis dimanche il y a eu un grand ménage", relève Anaïs Condomines.
Interrogé jeudi par CheckNews, Michel Soyer a affirmé ne pas être l'organisateur de ces événements chez Pierre-Jean Chalençon et Christophe Leroy, mais le "fournisseur", sans toutefois donner plus d'indications sur son rôle.
Le logo du club visible sur des cartons d'invitations
La coprésidente de l'association assure également à Libération que le club privé n'est "ni l'organisateur ni le bénéficiaire financier" des événements tenus au palais Vivienne et au Leroy's Business Club.
"Ma participation se limite au fait qu’on utilise mon nom sur les invitations en tant que co-présidente du Go East Business Club", explique Elisabeth Visoanska au quotidien national.
Le logo du Go East Business Club apparaît pourtant en tête de plusieurs cartons d'invitation que BFMTV a pu consulter. Un événement qui s'est tenu le 11 mars dernier au palais Vivienne avec un "nombre de participants limités" et le respect des "gestes barrières", selon le carton, avait notamment été organisé par Go East Business Club et Marquise Invest.
En outre, des archives de la page Internet de l'association évoquent en janvier dernier un dîner au Leroy's Business Club et un lien pour s'y inscrire.
Plutôt actif sur les réseaux sociaux, Michel Soyer semble avoir récemment supprimé, modifié ou limité l'accès à certaines de ses publications.
En fin de journée ce vendredi, la garde à vue de Christophe Leroy et de Pierre-Jean Chalençon a été levée, a appris BFMTV du parquet de Paris, tout comme pour la compagne de Christophe Leroy, qui avait elle aussi été concernée par cette étape de l'enquête. Le parquet a en outre précisé qu'à ce stade des investigations, qui se poursuivent, aucun élément ne permettait de mettre au jour la participation d'un membre du gouvernement aux repas sur lesquels porte l'enquête.