BFMTV
Police-Justice

Rédoine Faïd, ce caïd inspiré par le cinéma américain 

L'hélicoptère dans lequel s'est échappé Redoine Faïd retrouvé incendié.

L'hélicoptère dans lequel s'est échappé Redoine Faïd retrouvé incendié. - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le braqueur multirécidiviste Redoine Faïd s'est échappé en hélicoptère du centre pénitentiaire de Réau en Seine-et-Marne, dimanche 1er juillet, vers 11h30.

Rédoine Faïd, braqueur multirécidiviste âgé de 46 ans, s'est échappé ce dimanche 1er juillet en fin de matinée du centre pénitentiaire de Réau. Vers 11h20, un hélicoptère s'est posé dans la cour d'honneur de la maison d'arrêt et trois hommes lourdement armés en sont sortis pour aller chercher Rédoine Faïd qui se trouvait alors au parloir. Un scénario digne des plus grands films d'action dont le prisonnier raffole depuis sa tendre enfance.

"Il s'est toujours pris pour une icône du grand banditisme et avec cette évasion, il va encore plus asseoir sa réputation", estime Frédéric Ploquin, journaliste d'investigation et auteur du livre La prison des caïds, au micro de BFMTV.

Né en 1972, et considéré par la police judiciaire "comme le prototype du nouveau caïd de banlieue", Rédoine Faïd "veut passer pour le meilleur de sa génération", précise le spécialiste qui a pu le rencontrer à plusieurs reprises lors de l'écriture de son ouvrage. "C'est quelqu'un qui se lève le premier le matin, qui range sa cellule parfaitement, qui fait le ménage tous les jours, qui fait du sport de manière très régulière. Il ne se laisse jamais aller, il est dans le contrôle permanent", ajoute Frédéric Ploquin.

Le cinéma, sa source d'inspiration

"Lors de nos discussions, il m'a toujours paru avoir à la fois un pied dans le réel mais aussi dans la fiction", raconte le journaliste. "Amoureux de Robert De Niro et des films de Michael Mann, il a toujours essayé de transposer dans le réel toutes ces choses apprises par le cinéma", estime Frédéric Ploquin qui affirme que "cette évasion lui ressemble encore terriblement".

Lors de son procès en mars 2016, le frère de Rédoine racontait d'ailleurs aux enquêteurs qu'"il lui arrivait de reprendre les scènes des films qui lui plaisaient, et on avait une heure de spectacle". Dans une interview accordée au Point en octobre 2010, le braqueur revendiquait très clairement ses sources d'inspiration. Il évoquait notamment le scénario du film Heat de Michael Mann sorti en 1995. 

"Je rêvais de me faire un fourgon, il m'a donné le mode d'emploi. (...) Je l'ai revu sept fois au cinéma, une centaine de fois en DVD afin de disséquer la scène du braquage du fourgon qui m'a servi pour ma première attaque de convoyeurs", confiait-il.

Surnommé "Doc" en référence au film Guet-apens

Surnommé "Doc" par ses proches, en référence au personnage principal du film Guet-Apens, incarné par Steve McQueen, Rédoine Faïd peut compter sur "un clan familial extrêmement puissant" qui l'a depuis longtemps érigé en "héros", assure Frédéric Ploquin. "Tous ceux qui sont dehors parmi ses amis n'ont qu'un seul espoir: c'est qu'un jour, il sorte et qu'il les rejoigne pour peut-être remonter des opérations avec lui parce que c'est lui qui dispose du savoir-faire", ajoute-t-il.

"Il se prend pour le meilleur. Dans la tête d'un gangster comme celui-là, c'est la mort ou la liberté. Rédoine Faïd a réussi à s'installer dans le paysage comme l'icône qu'il a toujours rêvé d'être", conclut le journaliste. 
Mélanie Rostagnat