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Police-Justice

Rassemblement anti-vaccin à Nancy: une plainte des pompiers déposée après une pendaison symbolique

Un pompier (Photo d'illustration)

Un pompier (Photo d'illustration) - Pascal GUYOT © 2019 AFP

Les pompiers de Meurthe-et-Moselle ont porté plainte, après qu'un mannequin représentant un pompier ait été pendu lors d'un rassemblement anti-vaccin organisé samedi à Nancy.

Le service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Meurthe-et-Moselle a annoncé lundi avoir déposé plainte après la pendaison symbolique d'un mannequin à l'effigie d'un pompier lors d'un rassemblement d'opposition à la vaccination contre le Covid-19 à Nancy samedi.

"Le Sdis 54 condamne la pendaison symbolique d'un sapeur-pompier lors du rassemblement ce samedi place Maginot", a annoncé le service sur son compte Twitter. "Une plainte a été déposée." "Les pompiers de Meurthe-et-Moselle restent mobilisés pour lutter contre la Covid-19", a-t-il ajouté. "Ils poursuivent la vaccination dans les deux centres grande capacité."

Un rassemblement d'environ 200 personnes

Samedi, un rassemblement, réunissant environ 200 personnes selon L'Est Républicain, s'était tenu dans le centre-ville de Nancy, à l'initiative de plusieurs organisations, dont "Réinfo Covid", qui promeut un "éclairage différent" sur la crise sanitaire. À cette occasion, un mannequin à l'effigie d'un pompier à été représenté pendu, à côté d'une pancarte "Le Sdis m'a tué".

Selon les premiers éléments de l'enquête ouverte pour "outrage à personne chargée d'une mission de service public", l'homme portant le mannequin "serait un ancien pompier (...) en conflit avec un Sdis qui l'aurait licencié", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Nancy, François Pérain.

"La pancarte et le mannequin feraient donc référence à un conflit personnel", sans forcément "dénoncer le rôle" des pompiers dans la vaccination, a-t-il ajouté.

Auparavant, la députée du Bas-Rhin Martine Wonner, ex-LaREM qui relaie régulièrement de fausses allégations autour du Covid et fait l'objet d'une plainte devant l'Ordre des médecins, avait assuré sur Twitter que "le mannequin représentait un pompier du Sdis" du Doubs "qui a une histoire personnelle manifestement douloureuse". "Aucune attaque contre le Sdis 54" n'a été proférée, a-t-elle assuré.

Le professeur Christian Perronne, ancien chef de service à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (APHP), démis de ses fonctions en décembre après divers propos sur la pandémie, était également présent à cette manifestation.

"Une mise en scène macabre" dénoncée par le maire

Le maire de Nancy, Mathieu Klein (PS), a dénoncé lundi dans un communiqué une "mise en scène macabre, psychologiquement violente et calomnieuse envers les sapeurs-pompiers". Il a annoncé le dépôt d'un signalement auprès du procureur de la République.

"À Nancy, nous poursuivrons avec conviction notre action de lutte contre la Covid 19, en incitant les habitants à se faire vacciner. C'est notre seule porte de sortie pour contrer cette épidémie", a-t-il affirmé.

Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a apporté son "soutien" au maire de Nancy "dans son action en justice face à cette mise en scène morbide". "Nos sapeurs-pompiers sont sur tous les fronts pour protéger nos concitoyens: Covid, feux de forêt, accidents de la vie quotidienne...", a-t-il souligné.

La nouvelle présidente du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Chaynesse Khirouni (PS), a elle aussi fait part dans un communiqué de son "total soutien aux sapeurs-pompiers".

Dans un communiqué commun, le préfet de la Meurthe-et-Moselle, Arnaud Cochet, et le directeur du Sdis, Jérôme Petitpoisson, ont eux aussi condamné cette "pendaison symbolique".

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV