BFMTV
Police-Justice

Radars fixes: Record de flashs pour excès de vitesse

-

- - -

Les radars automatiques n'ont jamais autant flashé que depuis le début de l'année. Sur les huit premiers mois, les excès de vitesse ont progressé de 14%, montrant un certain « relâchement » des automobilistes, selon les associations.

Les radars fixes font partie du paysage depuis près de dix ans mais enregistrent toujours plus d'infractions: sur les huit premiers mois de 2012, les excès de vitesse constatés ont progressé de 14%, montrant un certain « relâchement » des automobilistes selon les associations. Selon des chiffres de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), 13,81 millions de messages d'infractions ont été enregistrés entre janvier et août contre 12,09 millions en 2011.
Et cet été un record a été battu: celui du plus grand nombre d'infractions constatés en une seule journée par les radars fixes (dont le nombre s'élevait au 1er septembre à 2.150). Le samedi 21 juillet, jour de grand départ en vacances, le seuil des 100.000 messages d'infractions a été dépassé.

« Un vrai relâchement des automobilistes »

« Ces nouveaux chiffres montrent un vrai relâchement des automobilistes alors qu'il faut rappeler que la première cause de mortalité sur la route est la vitesse », dénonce Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. Pour elle, cela prouve que, comme prévu, les radars pédagogiques, qui montrent la vitesse aux automobilistes, n'ont pas permis une baisse des infractions, au contraire.
Pour les spécialistes, la mise en place progressive de ces radars (1.420 déployés au 1er septembre) expliquerait en partie la hausse du nombre d'infractions constatées. Depuis le second semestre 2011, ces radars sont installés en amont de certains radars fixes, à une distance aléatoire. Ils peuvent être aussi implantés dans des zones de danger où il n'y a pas de radar fixe, comme à l'entrée des villes. « Il y a clairement une confusion qui s'est installée chez une partie des automobilistes qui ne réalisent pas que les radars pédagogiques précèdent parfois des radars qui sanctionnent », explique le Pr Claude Got, spécialiste de la sécurité routière.

« Casse du permis à point »

« Ces chiffres nous montrent que le système de répression est plus que jamais nécessaire puisque seule la peur de la sanction semble fonctionner, comme si une partie des automobilistes n'avaient toujours pas intégrés la dangerosité de la vitesse et le bien fondé des limitations », regrette Vincent Julé-Parade, vice-président de l'association Victimes et citoyens.
L'assouplissement du permis à points est aussi pointé du doigt: depuis février 2011, le délai pour récupérer les points ont été raccourcis sauf pour les infractions et délits graves. « Je suis persuadé que la casse du permis à point a eu un incident sur le relâchement des conducteurs. Beaucoup se sont dit: "Il y a moins à s'en faire puisque l'on peut récupérer deux fois plus facilement les points" », estime le Pr Got.

« Radarothérapie » française.

A l'opposé, l'association 40 millions d'automobilistes pointe le « matraquage et la radarothérapie » française. « Les gens n'en peuvent plus des radars, il y a saturation! On a vu se multiplier les radars pièges qui ne sont là que pour servir de tirelire et ne servent à rien en matière de sécurité routière », dénonce son directeur Pierre Chasseray, rappelant que la mortalité baisse sur les routes.
Selon l'Antai, les radars fixes et mobiles devraient rapporter en 2012 entre 675 et 700 millions d'euros contre 639 millions l'an passé.
La généralisation des radars au bord des routes et la création du permis à points ont fait chuter le nombre de morts de 11.000 sur les routes françaises entre 2002 et 2010 en faisant baisser la vitesse moyenne de 10%.

La Rédaction avec AFP