Quinze morts dans les intempéries du var

Quinze personnes auraient été tuées (dont 8 à Draguignan et 4 à Trans-en-Provence) lors les inondations qui ont frappé le Var dans la nuit de mardi à mercredi, selon la préfecture du département.

En moins de 24 heures depuis mardi, il est tombé plus de 350 mm de précipitations dans la région, victime d'un phénomène météorologique exceptionnel. Les pluies ont provoqué des coulées de boue et l'électricité et les moyens de communication ont été coupé, compliquant l'organisation des secours auxquels les nombreux pompiers et militaires de la région participent activement.

Le bilan pourrait s'alourdir au fur et à mesure des opérations de sauvetage, a dit le préfet du Var, Hugues Parant.

Les habitants ont été surpris par la brusque montée des eaux mardi soir et dans la nuit. La plupart des victimes habitaient Draguignan.

La ville de 37.000 habitants a été la plus touchée. "Ça a été dramatique", a dit son maire Max Piselli. "La ville est dans un état déplorable avec des pierres, des cailloux de la boue, des voitures qui encombrent (...) Heureusement que nous ressentons ce matin un immense élan de solidarité", a ajouté l'édile UMP.

"SOLIDARITÉ NATIONALE"

Entre 70.000 et 80.000 personnes étaient encore privées d'électricité vers 08h00, a dit la préfecture. Ils étaient plus de 200.000 dans la nuit, dont la quasi-totalité des habitants de Grimaud et de Saint-Tropez. Fermé mardi en raison de l'inondation des pistes et du rez-de-chaussée de l'aérogare, l'aéroport d'Hyères-Toulon a rouvert mercredi matin.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux sera à Draguignan vers 13h40, a annoncé son cabinet. Le président Nicolas Sarkozy a exprimé "sa vive émotion". "Il tient à exprimer son soutien et sa solidarité aux Varois qui doivent faire face à ces événements naturels très éprouvants ainsi qu'à l'ensemble des acteurs de la chaine du secours", dit la présidence de la République dans un communiqué. "Il a demandé au gouvernement de tout mettre en oeuvre pour leur apporter tout l'appui nécessaire et faire jouer la solidarité nationale", ajoute l'Elysée. Plus d'un millier de pompiers, de gendarmes et de militaires sont à l'oeuvre sur le terrain.

"En plus, on est en difficulté avec les moyens de transmission, on n'a pas de téléphones. On a la CB (cibi), on en revient aux vieilles méthodes pour envoyer nos équipes là où il faut", a dit Horace Lanfranchi, président du Conseil général. Seuls 10% de ses effectifs ont pu être mobilisés dans la matinée. "On a une chance, c'est que les moyens humains mis à disposition sont énormes grâce à l'armée, grâce aux pompiers", a-t-il dit.

TRAFFIC FERROVIAIRE INTERROMPU

Plusieurs cours d'eau ont été placés sous surveillance et de nombreuses routes du réseau secondaire ont été coupées à la circulation en raison des hauteurs d'eau sur la chaussée ou de glissements de terrain. Environ 450 hélitreuillages ont été réalisés durant la nuit par une dizaine d'hélicoptères, notamment des personnes ayant trouvé refuge sur le toit de leur véhicule. Plus d'un millier de personnes ont été mises à l'abri dans des centres d'accueils et des établissements scolaires. Environ 1.500 voyageurs ont été bloqués dans des trains près de Saint-Raphaël, sur la côte méditerranéenne. Selon la direction régionale de la SNCF, le trafic ferroviaire entre Toulon et Nice sera interrompu jusqu'à jeudi. Les trains TGV et Teoz au départ et à l'arrivée de Nice sont bloqués à Toulon.

Pierre Thébault, avec Jean-François Rosnoblet à Marseille et Clément Guillou à Paris, édité par Yves Clarisse