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"Qu'il repose en paix": la Corse enterre Yvan Colonna ce vendredi

Les obsèques du militant indépendantiste corse sont célébrées ce vendredi à 15 heures à Cargèse, en Corse-du-Sud.

Quatre jours après la mort d'Yvan Colonna, survenue trois semaines après sa violente agression par un codétenu radicalisé, la Corse enterre ce vendredi le militant indépendantiste, qui purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Érignac en 1998 à Ajaccio, un crime qu'il a toujours nié.

L'agression du militant, âgé de 61 ans, a suscité de larges manifestations en Corse contre "l'État français assassin", émaillées de violences et heurts avec les forces de l'ordre.

"Beaucoup de colère"

Le cercueil d'Yvan Colonna est arrivé mercredi soir de Marseille, et avait été accueilli par une haie d'honneur de quelque 1500 personnes à Ajaccio. Jeudi, des centaines de personnes sont venues devant le funérarium pour rendre hommage à l'homme, qui représentait pour eux un membre de la famille, un ami ou une figure politique.

Au micro de BFMTV, une femme, visiblement émue, évoque "quelqu'un de très, très grand" et dit avoir "énormément de colère".

"Ça n'aurait jamais dû arriver, il n'a pas été protégé", juge-t-elle.

Aux côtés de la famille était également présent le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. Vêtue de noir, la belle-mère d'Yvan Colonna a fait part de sa "colère".

"Qu'il repose en paix, c'est tout ce qu'on lui souhaite le pauvre. On est beaucoup peinés et beaucoup en colère de ce qui est arrivé. Que justice soit faite, c'est ce que je demande", a déclaré devant la caméra de BFMTV Santa Casasoprana.

Forte affluence attendue à Cargèse

Les obsèques d'Yvan Colonna auront lieu ce vendredi à 15 heures à Cargèse, en Corse-du-Sud, village de 1300 habitants et fief de la famille Colonna, qui surplombe la mer. La cérémonie sera privée, mais de nombreuses personnes devraient affluer, selon le curé qui officiera.

"La Corse est fière de lui, tout le monde l'attendait en Corse mais pas de cette manière. Même si on dit que c'est une cérémonie qui sera privée, les gens ne vont pas écouter, on attend du monde bien-sûr, les gens vont venir dire adieu à Yvan", a dit le prêtre, Antoine Forget, curé des paroisses latines de Cargèse et Piana, à BFMTV.

À la veille de la cérémonie, devant l'entrée de l'église, des portraits au pochoir d'Yvan Colonna sur des planches en bois encadraient la porte d'entrée, accompagnés d'une cinquantaine de cierges.

Signe de la vivacité de la colère, jeudi, une grande banderole "Statu Francese assassinu" (État français assassin en corse, NDLR), avait été déployée dans le village. Le même jour, l'association du corps préfectoral a appelé "au respect" et à "la retenue en ce temps de deuil". Des drapeaux avaient été mis en berne par la Collectivité de Corse dès mardi, après l'annonce du décès. Un geste qualifié de "faute" par Emmanuel Macron, et d'"insulte à l'État français" par Gérald Darmanin.

Élise Bretaud, Matias Arraez avec Clarisse Martin